Après avoir supervisé le contrôle exceptionnel de l'ensemble de l'équipe de football de l'Université de Waterloo, l'été dernier, la professeure Christiane Ayotte n'a plus le moindre doute sur l'ampleur du problème de dopage dans ce sport au niveau universitaire.

«Je ne peux croire que ce problème soit limité à l'Université de Waterloo, a-t-elle souligné la semaine dernière. Nous avons obtenu neuf résultats positifs sur une soixantaine d'individus testés; ce sont des chiffres sans précédent. Cela a été une grande surprise pour nous de découvrir un dopage si important et si sophistiqué au niveau universitaire.»

Les spécialistes du Centre canadien pour l'éthique dans le sport ont notamment détecté à Waterloo un cas de dopage à l'hormone de croissance humaine (hGH), une première au Canada. Ils ont aussi décelé plusieurs cas de dopage aux stéroïdes.

«Nous étions en présence à Waterloo d'une véritable sous-culture de dopage au sein de l'équipe de football, a souligné Mme Ayotte. Certains athlètes s'injectaient des microdoses, de façon à déjouer plus facilement les tests.»

Convaincue que des athlètes d'autres équipes ont également recours au dopage, la spécialiste doute toutefois de l'efficacité du système de contrôle actuel, en raison notamment du petit nombre de tests et de la facilité avec laquelle les athlètes ont pu le déjouer jusqu'ici.

«Nous aimerions évidemment pouvoir tester toutes les équipes universitaires canadiennes de football dans les mêmes conditions qu'à Waterloo, mais cela coûterait très cher. Un kit pour le dépistage de l'hGH coûte 600 euros (800 $CAN). À Waterloo, l'ensemble des tests de l'équipe a coûté 15 000$ à l'université.»

Le renforcement du programme de test, avec notamment l'introduction de tests sanguins, permettra peut-être à Ayotte et à ses collègues d'exercer un contrôle plus efficace à l'avenir. Mais comme elle le souligne, le CIS et le CCES ne pourront rien sans une collaboration entière des universités.