Après Simons, dénoncé sur la place publique en août pour avoir mis en vedette des jeunes filles plutôt rachitiques, c'est au tour des magasins Browns d'être épinglé pour son catalogue jugé sexiste.

La Coalition nationale contre les publicités sexistes, lancée aujourd'hui et composée de 117 groupes sociaux, estime que le catalogue de Browns est carrément dégradant. «La femme y est présentée comme une femme-objet. Le sexe, ça vend et les entreprises en profitent», déplore Chantal Locart, coordonnatrice et présidente de la Coalition.

«Est-ce vraiment pertinent de photographier des femmes presque nues pour vendre des sacs à main et des souliers?», demande-t-elle.

Nathalie-Andrée Vallerand, porte-parole de Browns, note que le catalogue en cause comptait 92 pages et admet que sur ces 92 pages, «neuf pages ont pu choquer certaines personnes. Pour le prochain catalogue, on va faire attention».

Mme Vallerand assure que tout ça n'avait rien de volontaire et que non, ces photos n'ont pas été publiées juste pour donner encore plus de visibilité à Browns. «On aime mieux quand on parle de notre entreprise en termes positifs...»

Le problème, c'est que ce genre d'images est tellement répandu qu'on ne s'en étonne plus qu'exceptionnellement, relève pour sa part Mariette Julien, professeure en commercialisation de la mode à l'UQAM.

Mme Julien évoque à cet effet les tenues de certaines vedettes, même au Québec : certaines tenues très écourtichées et serrées de Céline Dion aux valeurs pourtant traditionnelles, les bottes cuissardes de Nanette Workman, aussi, quand elle chantait en duo avec Céline sur les Plaines d'Abraham.

Plusieurs tenues portées aujourd'hui à grande échelle, par les stars comme par les femmes que l'on aperçoit dans la rue, «viennent de l'univers fétichiste, du sadomasochisme. On finit par penser que la femme idéale doit avoir l'air d'une prostituée», conclut Mme Julien.