Le satellite Planck a commencé à étudier le rayonnement fossile, vestige de la première lumière émise quelque 380.000 ans après le Big Bang, avec des résultats préliminaires «d'excellente qualité», a annoncé jeudi l'Agence spatiale européenne (ESA).

 

«Les premières données ont prouvé aux astronomes que la première mission européenne de cosmologie tient bien toutes ses promesses», a également relevé dans un communiqué le Centre national français d'études spatiales (CNES).

Lancé le 14 mai, le satellite Planck va maintenant entreprendre de réaliser une carte complète du ciel, en analysant les infimes fluctuations du rayonnement fossile, qui «donneront des informations uniques sur l'enfance de l'Univers», précisent le CNES et le Centre national de la recherche scientifique.

«Pour les cosmologistes et astrophysiciens du monde entier, c'est l'attente d'un véritable trésor qui commence», soulignent agences spatiales et organismes de recherche.

Les premières observations effectuées entre le 13 et le 27 août ont permis de cartographier une étroite bande, s'étirant tel un long ruban, sur toute la voute céleste, avec «une qualité excellente des données», ajoutent-ils.

Il faudra environ six mois pour achever un relevé complet du ciel. En quinze mois d'observation, Planck positionné à 1,5 million de km de la Terre, devrait balayer deux fois l'intégralité du ciel et dresser deux cartes précises du rayonnement fossile.

Les variations de températures de ce rayonnement baignant tout l'univers trahissent l'existence de premiers «grumeaux» de matière, germes des futures structures de l'univers.

Planck est en particulier équipé d'un Instrument de haute fréquence (HFI), capable de détecter des fluctuations de température de l'ordre du millionième de degré, grâce à des capteurs qu'il a fallu refroidir jusqu'à seulement 0,1 degré au-dessus du zéro absolu.

Un premier satellite, COBE, lancé en 1989, avait permis de dresser une première carte des fluctuations du rayonnement fossile. Ces mesures ont été affinées par son successeur WMAP.

Lorsque Planck, doté d'une sensibilité mille fois supérieure à COBE, aura fini de balayer le ciel, les scientifiques estiment qu'il faudra «environ deux années» pour extraire des données collectées les résultats scientifiques attendus.