Enseignante en français en 5e secondaire depuis 20 ans, l'auteure adresse sa lettre à la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp. Mme Potvin a récemment publié les romans «Ta gueule, maman» et «Les coulisses de l'intimidation».

Comme un vautour insatiable et sans-coeur, un spectre vampirique plane au-dessus des écoles du Québec. Ni la malbouffe qui encrasse les foies et surcharge les fesses ni la «peanut» qui décime toute une génération, qui est cet antagoniste monstrueux et menaçant, cet ennemi scolaire numéro un? Le texto! Oui, Madame la ministre, le texto!

Comme un vautour insatiable et sans-coeur, un spectre vampirique plane au-dessus des écoles du Québec. Ni la malbouffe qui encrasse les foies et surcharge les fesses ni la «peanut» qui décime toute une génération, qui est cet antagoniste monstrueux et menaçant, cet ennemi scolaire numéro un? Le texto! Oui, Madame la ministre, le texto!

Ce moyen de communication - ou d'intimidation parfait -, qui cause de graves accidents de la route, est sur le point d'handicaper irréversiblement la langue française et tout le concept de la camaraderie d'antan. J'oubliais un point important: Vanessa, une élève de 4e secondaire, a récemment confié à son intervenant que le texto comptait pour environ 30% de ses échecs scolaires.

Il suffit d'observer les jeunes dans les corridors d'une école secondaire pendant une récréation pour constater l'envahissement et surtout le grotesque spectacle de l'abus du cellulaire. Partout! Ils sont à la bibliothèque, dans les salles de toilette, à l'extérieur, dans les étuis, dans l'autobus, à la cafétéria... Les dents serrées et les mains crispées par leur puissante dépendance à leur jouet maléfique, comme hypnotisés, les jeunes «textent» parfois à des amis qui marchent ou sont assis avec eux, tout près d'eux, dans leur bulle, presque! C'est l'hérésie!

Dans tous les recoins, comme des invasions d'insectes fous, de petites phrases insipides, médisantes, truffées de fautes et de malentendus sont catapultées sur des milliers de claviers tactiles dernier cri. Et cela se passe dans nos écoles, Madame!

Si seulement vous pouviez constater l'étendue des dégâts et des problématiques entraînées par les «textos». Nommons l'intimidation, la vente de drogue, la tricherie, le plagiat, les disputes, le taxage et les échecs scolaires.

De plus, comme les jeunes trimbalent leur caméra en permanence, quel beau matériel rigolo à déposer sur Facebook ou Youtube. Quel bonbon succulent ou quelle arme herculéenne que les films d'un prof qui gueule ou d'une élève timide qui pleure ou qui dit quelque chose de si stupide...

Il faut absolument interdire l'entrée de ces millions d'ondes radio dans TOUTES les écoles du Québec. Il faut que cela devienne une loi nationale, tout naturellement, au même titre que la cigarette qui est bannie des écoles depuis le 1er septembre 2006. Tout compte fait, devant le tableau de l'évaluation des maigres pour et des solides contre, le cellulaire est aussi gangréneux et cancérigène que la fumée.

Pour vous convaincre des méfaits de cette technologie insidieuse qui ravage tout en grugeant lentement le taux de diplomation, j'aurais bien pu insister en discourant sur les centaines de décès sur la route, mais les chiffres établis par la SAAQ peuvent vous confirmer l'hécatombe. Admettons-le, il est difficile, voire impossible, d'empêcher un conducteur irréfléchi de rédiger son testament au volant.

Or, dans les écoles, aux sons du bercement grinçant du concept de la vraie amitié qui s'effrite, il est possible d'agir avant que les sublimes mots «tu sais que je t'aime» ne deviennent officiellement «tsé ke jtm» dans le Larousse! Questionnons-nous, Madame!

Quelle est l'utilité pédagogique du cellulaire dans les écoles? Une interdiction nationale aiderait grandement le personnel des écoles secondaires qui en a déjà plein les bras. Au nom de la santé, des relations humaines, de la langue française... Au nom de la réussite scolaire et surtout du bon sens, sortons les cellulaires des écoles.

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Se battre contre des moulins à vent

Naïma Bouachrine

Vivement une loi nationale qui interdirait la possession d'un cellulaire dans toutes les aires d'une école. Je suis moi-même enseignante en français au secondaire et on dirait que je me bats quotidiennement contre des moulins à vent. Les élèves ont établi de plus en plus un attachement viscéral à leur cellulaire, et les parents ne nous aident pas vraiment. À l'école où je travaille, la direction confisque quotidiennement des cellulaires pour une semaine. Malheureusement, les parents appellent souvent pour contester cette conséquence et engueulent la personne à l'autre bout du téléphone. Hier, une élève m'a demandé "Madame, c'est vraiment important, ma mère va me texter pendant le cours, et il faut que je lui réponde, alors continuez votre cours comme si je n'étais pas là, genre, capotez-pas...."(sic). Ceci se passe de commentaire!

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Le cellulaire n'a pas sa place à l'école


Sylvain Tassé, Sainte-Thérèse

Je suis père de deux adorables enfants de 4 et 6 ans et je vois arriver le jour ou mes enfants, poussés par la pression de leurs petits amis, viendront nous demander des téléphones cellulaires. À quel âge cela arrivera-t-il ? Comment accepteront-ils le fait que nous ne sommes pas d'accord qu'un petit de 10 ans ait un cellulaire? Et pour un adolescent, dans quelles circonstances? La semaine ou les week-ends seulement ? L'éducation des enfants et les bonnes manières sont enseignées d'abord par les parents; les parents ont cette responsabilité d'inculquer chez leurs enfants un sens du respect des autres, et l'utilisation du cellulaire doit s'ajouter à l'éducation normale d'un enfant, comme l'utilisation de toute autre nouvelle technologie. Ceci dit, par respect pour le personnel des écoles qui doit composer avec des classes surchargées, parfois avec des élèves qui leur manquent de respect régulièrement, je crois aussi que le cellulaire n'a pas sa place dans nos écoles. Je suis aussi témoin du changement de comportement de nos enfants par l'utilisation du cellulaire, et ce n'est pas pour le mieux.

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Oui, pour parler à mes petits-enfants


Jacques Arseneault, Candiac

Pourquoi ces objets maléfiques sont-ils défendus au privé et non au public? Comme grand-papa,  je ne peux même plus discuter avec mes petits-enfants, car ils sont collés sur leur appareil lors de mes visites. C'est une bonne intervention auprès de la ministre, mais saura-t-elle écouter? J'en doute, car elle aura sûrement une réponse longue et incompréhensible, que personne, doté d'une intelligence moyenne, ne pourra comprendre.

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Pourquoi demander au gouvernement


Fernand Lavigne

Bien sûr que les cellulaires n'ont pas leur place à l'école. Par contre, ce qui m'agace au plus point, c'est qu'une fois de plus, combien de fois faudra-t-il le répéter, une fois de plus, on demande au gouvernement de régler un problème local. Les commissions scolaires, les directeurs d'écoles et leur association ne peuvent-ils pas prendre une décision eux-mêmes à ce sujet?

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Trouvons la solution

Micheline Tremblay, Saguenay

Je suis complètement d'accord avec vous, Madame Potvin.  On doit trouver une solution afin que chaque étudiant puisse vraiment travailler à l'école sans avoir le cellulaire collé à la peau.

Félicitations ce sont des gens comme vous qui feront avancer les choses.

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Oui!

Marie Beaulé

Cette proposition est géniale et il est urgent d'agir.

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Sera-t-elle entendue

Louise Lamarche

Je suis entièrement d'accord avec les propos tenus par cette dame. La mesure proposée de ne pas permettre l'utilisation des cellulaires et de tout autre appareil du genre est très justifiée. Mais ces propos seront-ils entendus par Madame la Ministre?

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Halte à la cyberdépendance

Micheline Rivet

Tout d'abord, je transmets toute mon admiration à madame Chantale Potvin pour son audace à dénoncer le sacro-saint téléphone cellulaire à texto. Je crois que la ministre doit tenir compte à tout prix de la demande de madame Potvin. Non seulement de très nombreux jeunes ne savent plus écrire, ou parler, ou s'exprimer adéquatement, mais ils ne savent plus réfléchir tout simplement. Actuellement, la cyberdépendance atteint de nouveaux records. Oui, madame Beauchamps, vous rendriez un énorme service à nos jeunes et à notre société en bannissant le texto de tous les milieux éducatifs.

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C'est clair

Claude Lafond

Oui on doit avoir une politique qu'.aucun cellulaire à l'école point à la ligne.

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À proscrire

Jacques Plante

Ces appareils sont à sortir des écoles le plus rapidement possible.  Pensez seulement aux conséquences du texto au volant; on connaît tous des victimes de ce phénomène.

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Ayons le courage d'agir

Jean Yves Boudreau, Brigham

Bravo ! Voilà ce qu'il faut faire et il est même un peu tard pour agir. Cette vermine a assez grugé nos jeunes, et même nos moins jeunes... Ayons au moins le courage de réagir...