Encore une fois, avec l'exploration en cours et l'exploitation prochaine des gaz de schiste, le Québec se trouve plongé dans un débat où son avenir est mis en cause. Cette fois-ci, c'est non seulement l'environnement et de la qualité de vie de la population d'un vaste territoire qui sont menacés, mais aussi le patrimoine souterrain du Québec qu'on veut sacrifier à l'avidité d'entreprises pressées d'en tirer le maximum le plus rapidement possible.

Encore une fois, avec l'exploration en cours et l'exploitation prochaine des gaz de schiste, le Québec se trouve plongé dans un débat où son avenir est mis en cause. Cette fois-ci, c'est non seulement l'environnement et de la qualité de vie de la population d'un vaste territoire qui sont menacés, mais aussi le patrimoine souterrain du Québec qu'on veut sacrifier à l'avidité d'entreprises pressées d'en tirer le maximum le plus rapidement possible.

Confrontées à cette situation, comment se comportent les personnes que nous avons élues pour nous représenter à l'Assemblée nationale afin de défendre l'intérêt public? Comme il est souvent arrivé dans le passé, les politiciens au pouvoir semblent malheureusement à la solde d'intérêts privés. La situation est peut-être encore pire cette fois-ci, car il faut remonter à l'ère duplessiste, où le gouvernement vendait le fer du Labrador «une cenne la tonne» aux Américains, pour trouver une telle braderie. En effet, la Colombie-Britannique exige jusqu'à 1000 fois plus des sociétés gazières et pétrolières pour l'octroi de permis d'exploration.

De plus, le nombre impressionnant de libéraux influents gravitant autour de l'industrie gazière et pétrolière rappelle le «scandale du gaz naturel» qui, en 1958, avait marqué le début de la fin du règne de l'Union nationale.

Il est tout de même paradoxal de constater notre impuissance collective devant une situation aussi désolante qui, même désapprouvée vivement par l'opinion publique et décriée par de nombreuses associations citoyennes, ainsi que par deux des trois partis de l'opposition, continuera à évoluer sans entraves réelles en attendant le départ du gouvernement.

Pourtant, notre régime démocratique prévoit que l'Assemblée nationale, dont la composition relève directement de la volonté populaire souveraine via la voie électorale, a priorité sur le gouvernement. Dans notre système parlementaire, ce dernier émane, en effet, du Parlement et doit conserver sa confiance pour survivre.

Mais une dérive qui remonte au XIXe siècle a fait que les partis politiques sont devenus de plus en plus puissants et contrôlent leurs députés en exigeant une soumission complète de ces derniers à la ligne de parti. Ces derniers, surtout si leur parti est au pouvoir, sont devenus de simples «machines à voter». D'autre part, la fonction de chef du gouvernement a pris tellement d'importance depuis quelques décennies que ce dernier, si son gouvernement est majoritaire, est devenu un «monarque élu» selon l'expression maintenant consacrée.

Il faut réaliser que seuls les députés libéraux d'arrière-ban qui lui garantissent sa majorité parlementaire pourraient obliger le gouvernement Charest à reculer. Un certain nombre d'entre eux pourraient-ils en avoir le courage? J'en doute, car la démission de nos élites politiques est une constante dans notre histoire.

En attendant, j'invite quand même ces députés, qui ont reçu de leurs électeurs le mandat de défendre l'intérêt public, à réfléchir au fait qu'il serait certes plus facile d'assurer une exploitation écologique et équitable de nos ressources naturelles si le gouvernement québécois les gérait en partenariat avec les diverses communautés territoriales, comme le suggère Roméo Bouchard, fondateur de l'Union paysanne.