Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a annoncé dimanche une hausse de près de 700 millions de dollars du budget de la défense alors qu'il avait affirmé vouloir réduire ces dépenses l'an dernier pour financer des réformes sociales.

«Nous allons ajouter 3 milliards de shekels (près de 700 millions de dollars) au budget de la défense», a déclaré M. Nétanyahou lors d'une conférence de presse.

Dans un premier temps, M. Nétanyahou avait soutenu les recommandations du rapport, rédigé à sa demande, par l'économiste Manuel Trajtenberg pour apporter des réponses au mouvement de contestation sociale sans précédent qui a secoué Israël à la fin de l'été.

Parmi ces recommandations figurait une réduction du budget de la défense, qui atteint environ 14 milliards de dollars, dont 3 milliards d'aide américaine, pour financer sans augmenter le déficit une série de mesures sociales.

«J'ai réfléchi à cette question, mais au vu de ce qui se passe dans la région, je suis parvenu à la conclusion qu'une réduction du budget de la défense constituerait une erreur, voire une grosse erreur», a-t-il souligné.

«Toute personne sensée voit ce qui se passe autour de nous (...) tous ces changements ont des conséquences stratégiques pour la sécurité nationale de l'État d'Israël, pour notre capacité à faire face à de nouveaux défis et à l'instabilité», a également souligné M. Nétanyahou lors du conseil des ministres hebdomadaire, selon un communiqué de son bureau.

«Tsahal (l'armée israélienne) est le bouclier du pays, c'est pourquoi il faut augmenter ses moyens», a ajouté M. Nétanyahou.

Le premier ministre a par ailleurs affirmé qu'en échange de l'augmentation de ses moyens, le ministère de la Défense va devoir respecter le principe de la «transparence ce qui va permettre au gouvernement de suivre la gestion du budget. Dans le passé nous découvrions les choses en retard, désormais nous en  prendrons connaissance en temps réel».

M. Nétanyahou a en revanche obtenu le feu vert du gouvernement pour une des principales recommandations de la commission Trajtenberg avec l'abaissement de 4 à 3 ans de l'âge de scolarisation de quelque 250 000 enfants.

Pour financer cette mesure ainsi que le coup de pouce donné à la défense, M. Nétanyahou a précisé que des coupes allaient être pratiquées dans les budgets de tous les autres ministères afin de ne pas creuser le déficit budgétaire global.