Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche que 234 prisonniers palestiniens, détenus en Israël, observaient une grève de la faim, assurant que leur état de santé était «satisfaisant».

L'administration pénitentiaire israélienne (IPS) a indiqué dans un communiqué que 50 détenus du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche nationaliste, NDLR) avaient entamé une grève de la faim illimitée le 27 septembre pour dénoncer l'isolement carcéral et les conditions de détention.

Ils ont été rejoints depuis par d'autres prisonniers, portant le total des détenus en grève de la faim à 234, a précisé l'IPS. Elle avait fait état précédemment de 160 prisonniers grévistes de la faim.

«Les prisonniers en grève de la faim sont sous surveillance médicale et leur état de santé est satisfaisant», a ajouté l'administration, précisant que les détenus buvaient de l'eau et recevaient des visites de la Croix-Rouge et de leurs avocats.

«Le personnel de l'IPS est en contact avec les prisonniers. Il se tient prêt pour toute évolution», ajoute le communiqué.

Le chef du Club des prisonniers palestiniens, Qadura Fares, a indiqué à l'AFP que 200 prisonniers du FPLP observaient une grève de la faim depuis le 27 septembre, rejoints par environ 200 prisonniers trois jours par semaine.

«Si un seul prisonnier décède, il y aura un gros problème», a-t-il averti.

Plus tôt, le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaë, a affirmé que certains prisonniers en grève de la faim avaient été transportés à l'hôpital et que d'autres étaient placés à l'isolement.

Environ 6000 prisonniers palestiniens sont détenus dans différentes prisons en Israël. Selon M. Qaraqaë, le mouvement de grève de la faim a été lancé pour protester contre l'isolement continu du secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadate, depuis quatre ans.

Ahmad Saadate est accusé par Israël d'avoir organisé l'assassinat du ministre israélien du tourisme, Rehavam Zeevi, il y a presque dix ans, le 17 octobre 2001.

En juin dernier, des prisonniers du mouvement islamiste Hamas détenus en Israël avaient suivi une grève de la faim pour dénoncer le durcissement des conditions de détention décidé par les autorités israéliennes en réaction à la détention au secret du sergent israélien Gilad Shalit depuis juin 2006.

Sous pression de son opinion publique, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait annoncé, à la veille du 5e anniversaire de la captivité de Gilad Shalit, un durcissement des «conditions de détention des terroristes dans nos prisons», interdisant notamment aux prisonniers palestiniens de s'inscrire à l'université.

Gilad Shalit, un tankiste de 25 ans qui a également la nationalité française, a été capturé en bordure de la bande de Gaza le 25 juin 2006 par un commando de trois groupes armés palestiniens, dont la branche militaire du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007.

Il est depuis détenu au secret, sans aucune visite de la Croix-Rouge qui a récemment demandé «la preuve» qu'il est «vivant». Le dernier signe de vie de Gilad Shalit remonte à octobre 2009 dans une vidéo.

Jusqu'à ce jour, les négociations pour sa libération en échange de celle de centaines de détenus palestiniens n'ont pu aboutir.