La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, interrogée jeudi sur une éventuelle implication d'éléments talibans dans un futur gouvernement afghan, a suggéré que cette éventualité n'était pas exclue, en soulignant que «toutes les questions» étaient «étudiées».

«Certains au sein de l'administration», a demandé une journaliste, «croient que les États-Unis pourraient travailler, dans certaines circonstances, avec certains éléments talibans. Etes-vous d'accord avec cela ?».

«Nous sommes au coeur d'une analyse en profondeur de nos conceptions, sur la meilleure manière d'atteindre nos objectifs essentiels concernant la protection de notre pays, de nos intérêts et de nos amis et alliés contre le fléau du terrorisme», a commencé de répondre Mme Clinton.

«Je ne vais pas préjuger où cette analyse nous mènera», a-t-elle poursuivi, «sinon pour dire que nous étudions toutes les questions qui peuvent être soulevées, y compris celle que vous venez de poser, afin de déterminer la meilleure approche que pourra adopter le président» Barack Obama.

La chef de la diplomatie américaine s'exprimait lors d'un point de presse conjoint avec son homologue néo-zélandais Murray McCully.

Washington «revoit de fond en comble tout ce qui a été fait depuis huit ans» en Afghanistan, a-t-elle encore affirmé.

«Nous sommes engagés dans un effort international civil et militaire, mais je veux être sûre que tout ce que nous faisons fait progresser au maximum vers l'objectif que nous partageons», a-t-elle insisté.

La Maison-Blanche a estimé jeudi que les talibans représentaient une menace moins grande qu'Al-Qaeda pour les États-Unis.

Les talibans ont revendiqué de leur côté, sur leur site Internet, l'attentat suicide à la voiture piégée qui a tué 17 personnes et en a blessé 63 dans la matinée à Kaboul, devant l'ambassade indienne.