Le mouvement palestinien Hamas a accepté lundi un cessez-le-feu de 24 heures à la demande de l'Egypte mais a menacé de reprendre les attentats suicide en cas d'opérations israéliennes d'envergure dans la bande de Gaza, après la fin d'une trêve des violences.

Le Hamas et les autres groupes armés ont accepté «une accalmie pendant une période de 24 heures après une médiation égyptienne en échange d'une entrée d'aides depuis l'Egypte», a affirmé un responsable du Hamas, Aymane Taha.

Il a précisé que les groupes s'abstiendraient de tirer des roquettes et des obus de mortier contre le territoire israélien afin que les aides humanitaires égyptiennes puissent être envoyées à travers le point de passage de Kerem Shalom, entre le sud de la bande de Gaza et Israël.

«Aucune annonce ne nous est parvenue, ni directement ni indirectement, non plus de la part de l'Egypte», a toutefois réagi Ygal Palmor, un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.

Soufflant le chaud et le froid, le Hamas a également menacé de reprendre les attentats suicide si l'Etat hébreu lançait une vaste opération dans la bande de Gaza.

«Nous ne resterons pas les bras croisés face à l'agression israélienne. Il est de notre droit en tant que peuple occupé de nous défendre et de combattre l'occupation par tous les moyens possibles, y compris les opérations suicide», a affirmé le même responsable Aymane Taha.

Le dernier attentat suicide contre Israël revendiqué par le Hamas remonte à janvier 2005.

Parallèlement, Israël préparait le terrain diplomatique avant le lancement d'une éventuelle offensive contre la bande de Gaza, que de nombreux responsables israéliens, dont la chef du parti au pouvoir Kadima, Tzipi Livni, appellent de leurs voeux.

L'ambassadrice israélienne aux Nations unis, Gabriela Shalev, a adressé une lettre au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans le cadre d'une campagne diplomatique destinée à justifier à l'avance les opérations que pourrait lancer l'armée israélienne.

La ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, doit convoquer prochainement les ambassadeurs accrédités en Israël et s'adresser par téléphone à ses homologues.

Dans une instruction aux représentations diplomatiques à l'étranger, le ministère a demandé d'expliquer qu'Israël «n'hésitera pas à agir militairement s'il le faut», pour assurer la protection de ses habitants soumis à des tirs de roquettes.

Une trêve de six mois entre Israël et le Hamas, négociée par Le Caire, avait pris fin vendredi, le Hamas ayant accusé Israël de n'avoir pas respecté ses engagements, notamment de lever le blocus de la bande de Gaza.

«Il faut que le monde comprenne que la situation dans le sud d'Israël est intolérable pour des centaines de milliers de citoyens à portée des roquettes», a déclaré Yigal Palmor.

«Ou bien la communauté internationale intervient, ou bien nous devrons agir par nous-mêmes», a-t-il souligné.

Marqués par les déboires de la guerre au Liban de l'été 2006, Israël ne cache pas sa crainte d'un retournement de l'opinion internationale si une opération faisait des victimes civiles palestiniennes.

Soutenu par le Premier ministre démissionnaire Ehud Olmert, Ehud Barak a freiné jusqu'à présent une offensive à vaste échelle, face aux pressions de l'opinion publique, relayées à l'approche des législatives du 10 février par l'opposition de droite et une large partie du gouvernement, qui exigent une action beaucoup plus énergique visant à éliminer le Hamas.

Le leader travailliste est passé à la contre attaque lundi devant la fraction parlementaire de son parti, dénonçant «la logorrhée populiste de politiciens qui n'ont jamais vu de leur vie une guerre».