Plusieurs centaines de militants anti-OTAN ont tenté sans succès dimanche de pénétrer dans l'enceinte du siège de l'Alliance atlantique à Bruxelles, mais ils ont été repoussés par un important dispositif mis en place par la police, qui a annoncé avoir procédé à 483 interpellations.

«Aucun des manifestants n'a pu pénétrer dans le siège de l'OTAN. Nous avons interpellé 483 personnes, qui devraient toutes être remises en liberté dans la soirée», a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police de Bruxelles, Christian De Coninck.

Les manifestants, venus de Belgique, mais aussi de Suède, Finlande, Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni ou encore Turquie, pour la plupart des jeunes d'une vingtaine d'années au look «baba cool», étaient arrivés en début d'après-midi par groupes de quelques dizaines de personnes dans les champs qui bordent l'arrière du site, dans le nord-est de la capitale belge, en présence de nombreux journalistes.

Les forces de l'ordre, qui avaient déployé «500 ou 600» hommes, selon un officier sur place, les attendaient en rang, le long de la clôture qui protège le siège de l'Alliance et le quartier général de l'armée belge situé juste à côté.

Charges à cheval

Vers 14H30 (12H30 GMT), les manifestants ont couru en vagues vers leur objectif. Quelques-uns ont réussi à franchir le cordon des policiers pour tenter de se hisser sur les barrières ceinturant l'enceinte militaire.

Mais les charges des policiers à cheval et l'intervention de leurs collègues à pied ont mis fin à l'assaut en quelques minutes. Un jeune homme vêtu d'un pull rouge, qui avait réussi à grimper sur la clôture, a lui aussi été tiré vers l'extérieur, sans ménagement.

S'ils avaient réussi à franchir cet obstacle, situé à encore plus de 100 mètres des installations civiles de l'OTAN, ils auraient été «accueillis» par d'autres policiers et par deux camions équipés de pompes à eau.

Rapidement, les policiers ont fait asseoir les jeunes activistes interpellés les uns derrière les autres en plusieurs rangées et leur ont attaché les mains dans le dos.

Les vagues suivantes de manifestants n'ont pas pu approcher à plus de 200 mètres des quartiers militaires, se faisant interpeller après quelques courses dans les champs, sous la supervision d'un hélicoptère de la police survolant la scène.

En attendant d'être conduits dans des fourgons, les manifestants, dont certains avaient emmené des tambours tandis qu'autres étaient déguisés en clowns, chantaient «No more NATO», «We want peace now» ou encore «NATO Game Over». Selon M. De Coninck, il n'y a eu ni blessé, ni dégât. L'action s'est terminée environ une heure après avoir commencé.

«Un danger pour la paix»

L'action, qui se déroulait pour la troisième fois, était organisée par l'association belge Action pour la Paix pour dénoncer, deux mois avant le sommet de l'OTAN à Chicago, une alliance qui constitue selon elle «un danger pour la paix mondiale».

«Nous commettons une infraction en vue de dénoncer un crime bien plus grand», a expliqué un porte-parole de l'organisation, Benoît Calvi.

«Nous ne voulons pas du bouclier antimissile, ni d'interventions de l'OTAN en Libye ou en Afghanistan, ni de bombes nucléaires illégales dans notre pays», a-t-il ajouté.

«Une alliance militaire qui intervient dans le monde entier et possède des armes nucléaires est un danger pour la paix mondiale», selon l'association.

En mars 2008, un millier de pacifistes avaient déjà tenté de mener une opération du même type pour le cinquième anniversaire de la guerre en Irak. La police avait alors procédé à quelque 450 interpellations.

En mars 2009, une nouvelle tentative organisée à l'occasion des 60 ans de l'OTAN s'était soldée par 442 interpellations.