La Conférence générale de l'AIEA a exprimé vendredi «sa préoccupation» face à l'arsenal atomique d'Israël, dont l'existence n'est ni confirmée ni démentie par Jérusalem, dans une résolution appelant par ailleurs l'État hébreu à abandonner l'arme nucléaire.

Les États arabes ont réussi à faire passer un texte, non contraignant cependant, exprimant «la préoccupation sur les capacités nucléaires israéliennes et (appelant) Israël à adopter le Traité de non-prolifération (TNP) et placer ses sites nucléaires sous les garanties de sauvegarde de l'Agence internationale de l'énergie atomique». Les pays occidentaux ont dans un premier temps tenté d'empêcher un vote sur cette résolution jugée contreproductive, surtout après l'adoption d'un autre texte jeudi appelant tous les États du Proche-Orient à renoncer aux armes nucléaires.

Mais leur motion a été repoussée et la résolution a été adoptée par 49 voix pour, 45 contre et 16 abstentions. C'est la première fois depuis 1991 qu'une telle résolution est adoptée à l'AIEÀ sur Israël, considéré comme l'unique puissance atomique du Proche-Orient.

La délégation israélienne a «déploré» ce vote et annoncé que l'État hébreu «ne coopèrera pas». Le responsable adjoint de la Commission israélienne de l'énergie atomique David Danieli a souligné que le seul but de la résolution était de «renforcer les lignes de division et les hostilités politiques au Proche-Orient».

L'Iran, qui ne reconnaît pas Israël et dont le président Mahmoud Ahmadinejad lance régulièrement des diatribes contre l'État hébreu, a soutenu le document des pays arabes. Son représentant à l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, a jugé que l'arsenal israélien «est une menace potentielle pour la paix et la sécurité du monde» et sape la crédibilité du régime de non-prolifération.

L'adoption du texte est, selon lui, «une très bonne nouvelle et un triomphe pour la nation oppressée de Palestine».