L'ancien président polonais Lech Walesa menace de quitter la Pologne pour protester contre une biographie portant sur lui et qu'il juge diffamante.

Dans le livre Lech Walesa: l'idée et l'histoire, Pawel Zyzak affirme, en s'appuyant sur des sources anonymes, que l'ancien leader de Solidarnosc a collaboré avec la police secrète du régime communiste et qu'il a eu un fils naturel.

Sur son blog, Lech Walesa qualifie ces allégations de «calomnies inventées, dégoûtantes et barbares».

Diplômé de l'université Jagiellonian, Pawel Zyzak travaille à l'Institut national du souvenir. L'année dernière, deux autres historiens de cet organisme d'Etat avaient eux aussi accusé Lech Walesa d'avoir collaboré avec la police secrète.

Aujourd'hui âgé de 65 ans, l'ancien président a déclaré qu'en signe de protestation, il ne participerait à aucune cérémonie publique, y compris celles prévues pour le 20e anniversaire de la chute du régime communiste en Pologne.

«Si ça n'aide pas, je rendrai toutes mes décorations», a déclaré le prix Nobel de la Paix 1983. «Et à la prochaine étape, je quitterai le pays», a-t-il écrit sur son blog dimanche.

Lech Walesa a demandé qu'une enquête soit menée sur son passé et qu'une conclusion officielle ne protège de ce type de spéculations à l'avenir.

En 2000, un tribunal avait déjà lavé l'ancien leader de Solidarnosc d'accusations de collaboration. Mais des allégations semblables ont été régulièrement formulées depuis par de jeunes historiens.

Lundi, le Premier ministre polonais Donald Tusk a estimé que Lech Walesa était un «trésor national» qu'il fallait protéger d'un tel opprobre.