Le probable candidat républicain à la présidentielle américaine, Mitt Romney, a prononcé un discours vendredi devant le plus puissant lobby des armes à feu aux États-Unis, alors que la mort par balle d'un adolescent noir non armé en Floride a ramené au premier plan le débat sur les armes.

Les efforts de Mitt Romney pour assurer la National Rifle Association (NRA) de son soutien, même s'il a déjà critiqué l'organisation dans le passé, montre à quel point le droit constitutionnel de porter une arme aux États-Unis est une question importante pour de nombreux Américains.

Dans le texte de son discours transmis à l'avance aux journalistes, l'ancien gouverneur du Massachusetts affirme que les États-Unis ont besoin d'un «président qui appliquera les lois actuelles et non (d'un président) qui en créera d'autres qui ne servent qu'à alourdir le fardeau des propriétaires d'armes».

«Le président Obama ne l'a pas fait, mais moi, je le ferai», peut-on lire dans son discours.

En réalité, le président Obama a pratiquement ignoré le dossier des armes à feu durant son mandat, même s'il avait promis de développer des mesures sur la sécurité des armes après la tentative d'assassinat contre la représentante démocrate Gabrielle Giffords en Arizona, en janvier 2011. La NRA considère le président comme un ennemi et envisage de lancer une campagne énergique contre lui.

La Constitution des États-Unis garantit le droit des citoyens de porter une arme à feu, mais le pays est profondément divisé sur la façon d'interpréter le deuxième amendement. Le tollé suscité par la mort par balle du jeune Trayvon Martin, tué par un surveillant de quartier volontaire en Floride, a relancé le débat et galvanisé tant les partisans que les opposants du contrôle des armes à feu.

Un porte-parole de la campagne de Barack Obama, Ben LaBolt, a souligné que le président était clair quant à son soutien au deuxième amendement de la Constitution. «Nous combattrons toute tentative d'induire les électeurs en erreur», a-t-il déclaré.

La convention de la NRA à St. Louis, au Missouri, donne à Mitt Romney une occasion de consolider ses appuis auprès des électeurs conservateurs, qui se méfient de ses positions sur les dossiers à caractère social, notamment le contrôle des armes.

Il y a plusieurs décennies, alors qu'il tentait de se faire élire comme sénateur au Massachusetts, un État partisan du contrôle des armes, Mitt Romney avait déclaré qu'il n'était «pas aligné» avec la NRA. Mais il est devenu membre à vie de l'organisation en 2006, avant de se lancer dans sa première course à la présidence.

Le probable candidat républicain à l'élection présidentielle espère tirer profit du réseau de la NRA, qui compte quatre millions de membres cotisants. La NRA a dépensé de 20 à 30 millions $ US dans les précédentes campagnes électorales, et espère dépasser ce montant pour la campagne de cette année, a indiqué un porte-parole de l'organisation, Andrew Arulanandam.

Plusieurs autres personnalités républicaines doivent s'adresser aux quelque 65 000 membres de la NRA qui se réunissent ce week-end à St.Louis pour la convention de l'organisation, présentée comme une «célébration des valeurs américaines».