Le président des États-Unis Barack Obama va avoir recours à un dispositif permettant de lever de très importantes sommes pour financer sa réélection, revirement que son équipe de campagne a justifié par la nécessité de «combattre à armes égales» les républicains.

Le 21 janvier 2010, la Cour suprême des États-Unis avait provoqué une révolution dans le financement des campagnes électorales nationales en déplafonnant les contributions des entreprises.

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M. Obama avait alors estimé qu'il s'agissait d'une «victoire majeure (...) de tous les intérêts puissants qui oeuvrent chaque jour à Washington pour retirer toute voix au peuple américain».

Bémol dans l'arrêt de la plus haute juridiction américaine, les entreprises ne peuvent pas financer directement les candidats, mais des «super-comités d'action politique», les «super PAC», qui sont ensuite libres d'acheter des espaces publicitaires pour défendre un message.

De tels «super PAC» ont déjà été utilisés à foison par les républicains lors de la campagne des primaires pour désigner le candidat qui affrontera M. Obama le 6 novembre, mais le président démocrate sortant avait jusqu'ici refusé de donner sa bénédiction à un tel groupe.

Dans un message sur le site internet du président-candidat, son directeur de campagne, Jim Messina, a souligné que M. Obama restait opposé à l'arrêt de 2010 et souhaitait un amendement constitutionnel pour le contrer. Mais «notre campagne doit faire face à la loi telle qu'elle est aujourd'hui», a-t-il noté.

«Étant donné les enjeux, nous ne pouvons pas nous permettre de jouer selon des règles différentes lors de cette élection, alors que le candidat républicain bénéficiera de contributions sans limites pendant que les démocrates désarmeraient unilatéralement», a poursuivi M. Messina.

M. Obama a jusqu'ici levé 125 millions de dollars pour financer sa campagne de réélection, contre 56 millions pour M. Romney, qui doit encore confirmer son statut de favori en triomphant de trois concurrents restants, dont l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich.

Mais les sommes mobilisées par les «super PAC» républicains ont jusqu'ici largement dépassé celles des groupes similaires démocrates.