Ovationné par les centaines de gens d'affaires qui ont payé jusqu'à 400$ pour l'entendre parler, l'ex-président américain George W. Bush a reçu un tout autre accueil dans les rues de Montréal, hier. Des centaines de personnes se sont massées devant l'hôtel Reine Elizabeth afin de dénoncer, à coups de slogans et de lancers de souliers, la première visite de l'ancien chef d'État.

«Bush terroriste, chambre de commerce complice», ont crié à répétition les manifestants, qui se sont massés dès 11h hier devant le chic hôtel où devait avoir lieu le discours de George W. Bush, une conférence organisée par la firme Paiements optimal en collaboration avec la chambre de commerce de Montréal.

«À mes yeux, Bush est un has been. Pourquoi les gens de la chambre de commerce veulent-ils l'entendre? Pensent-ils vraiment qu'il a quelque chose à leur apprendre? Sont-ils d'accord avec lui?» s'est indignée Françoise David, porte-parole de Québec solidaire.

Cette dernière a participé à la manifestation aux côtés de plusieurs autres organismes, dont la Ligue des droits et libertés, le collectif Échec à la guerre et la Fédération des femmes du Québec. Tous ont dénoncé hier la guerre en Irak et l'utilisation de la torture par les autorités américaines, deux initiatives de George W. Bush.

Un imposant dispositif de sécurité a été déployé pour faire face à la manifestation. Des policiers montés à cheval ou à bicyclette ainsi qu'une escouade antiémeute ont obligé les manifestants à s'éloigner de l'hôtel du boulevard René-Lévesque. Deux d'entre eux, qui ont refusé de se déplacer, ont été arrêtés manu militari. «De la police montée sur des chevaux, si ce n'est pas de la provocation, je ne sais pas ce que c'est», a tonné Charles Lemieux, du collectif Échec à la guerre.

Le périmètre de sécurité n'a pas empêché les manifestants de lancer de vieilles chaussures en direction des policiers et du Reine Elizabeth, un clin d'oeil au journaliste irakien Mountazer al-Zaidi, qui a passé plus de six mois en prison pour avoir lancé ses chaussures au visage de M. Bush.