Le président Barack Obama et les siens ont commencé à tenir la promesse d'une nouvelle politique environnementale en annonçant la nomination d'un «monsieur réchauffement climatique» et des mesures pour réduire les émissions automobiles de gaz à effet de serre.

«Nous montrerons clairement au monde entier que l'Amérique est prête à prendre la tête» du combat, a dit M. Obama.

Dans une manifestation de la rupture attendue par une bonne partie de la communauté internationale avec l'administration Bush, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a nommé un émissaire chargé du réchauffement climatique.

Todd Stern, qui négocia le protocole de Kyoto au nom du président Bill Clinton, sera «le conseiller principal» et le «négociateur en chef» de l'administration Obama sur le réchauffement, a dit Mme Clinton.

«Il est temps que les Etats-Unis reprennent la place qui leur est due à la table des négociations», a dit M. Stern alors que la communauté internationale essaie de s'entendre sur un nouveau système de limitation des émissions de gaz à effet de serre pour après 2012.

De son côté, M. Obama a signé, moins d'une semaine après son investiture, deux premiers documents relatifs à l'énergie et l'environnement.

Le premier demande à son gouvernement un réexamen immédiat du refus opposé par l'administration Bush à ce que l'Etat de Californie, à la pointe du combat contre la pollution, impose ses propres règles, plus strictes que celles de l'Etat fédéral, pour limiter les émissions automobiles de gaz à effet de serre.

«Il est clair que la Californie et l'environnement ont désormais un allié solide à la Maison Blanche», s'est réjoui le gouverneur de l'Etat, Arnold Schwarzenegger, pourtant républicain comme M. Bush.

Selon Carl Pope, responsable du puissant groupe de protection de l'environnement Sierra Club, la nouvelle «mérite les applaudissements les plus énergiques». M. Pope signale que M. Obama «fait du gouvernement fédéral, non plus un obstacle, mais une force positive de changement». Il relève que 15 Etats attendent d'appliquer les mêmes normes que la Californie.

M. Obama a aussi demandé à son administration de presser le mouvement pour qu'une loi de 2007 sur la consommation de carburant s'applique aux véhicules dès l'année 2011. La loi impose que le parc automobile américain affiche d'ici à 2020 au plus tard une consommation moyenne de 35 miles au gallon (plus de 56 kilomètres pour 3,78 litres), mais les règles d'application n'ont pas été publiées.

M. Obama a durement critiqué l'inertie de Washington depuis 30 ans et, en termes à peine voilés, les politiques de M. Bush.

La résistance de ce dernier au Protocole de Kyoto et à des quotas contraignants d'émissions de gaz à effet de serre a été dénoncée par les défenseurs de l'environnement comme un obstacle majeur à un plan international efficace de lutte contre le réchauffement climatique.

«Les temps où Washington traînait les pieds sont révolus», a dit M. Obama.

Les mesures devraient forcer l'industrie automobile à produire des véhicules moins gourmands. L'industrie automobile américaine a résisté à des normes plus astreignantes, et de nouvelles normes représentent un défi supplémentaire pour un secteur qui lutte actuellement pour sa survie.

M. Obama a assuré que l'Etat prendrait «totalement en compte» les difficultés de l'industrie automobile, et a dit la nécessité que l'Etat aide les constructeurs à s'adapter.

Le constructeur General Motors s'est gardé dans un communiqué d'évoquer la difficulté supplémentaire qui pourrait se poser à lui dans la restructuration à laquelle il s'est engagé récemment pour bénéficier de l'aide fédérale et échapper à la faillite. Il a dit travailler «énergiquement» à produire les véhicules qui «correspondent aux priorités du pays et des consommateurs pour économiser de l'énergie et réduire les émissions».