Démolis ou assez endommagés

1. Institut Aimé-Césaire de la Francophonie pour la gestion dans la Caraïbe, Port-au-Prince

Contribution québécoise: Études de génie et supervision des travaux de construction par SNC-Lavalin

État des lieux: Un coup d'oeil suffit pour comprendre qu'on ne travaillera plus jamais dans ce bâtiment. Une grande partie du toit s'est effondrée, écrasant la majeure partie de l'édifice sous son poids. Aujourd'hui, l'immeuble se résume en bonne partie à un amas de murs affaissés, de vitres cassées et de débris de ciment. Selon l'Agence universitaire de la Francophonie, au moins trois étudiants et un professeur ont perdu la vie dans l'effondrement. 2. Siège social des télécommunications d'Haïti SAM (la Téléco, comme on dit en Haïti), Port-au-Prince

Contribution québécoise: Études de génie réalisées par SNC-Lavalin

État des lieux: SNC-Lavalin parle de «fissures apparemment superficielles». Selon l'entreprise, le béton du bâtiment a été recouvert d'un enduit pour des raisons esthétiques. «À beaucoup d'endroits, c'est cet enduit qui a décollé», dit Bernard Chancy, directeur du bureau haïtien de SNC-Lavalin.

Le bâtiment, en tout cas, est encore debout. Un mois et demi après le séisme, il était toutefois encore barricadé et personne n'y travaillait. De larges pans de revêtement ont décollé des murs. Autour, des blocs de ciment gisent par terre, éclatés. Une petite Chevrolet a été complètement écrasée par des débris. Selon le gardien de sécurité, une personne est morte le jour du séisme, tuée par la chute d'un bloc alors qu'elle tentait de quitter l'édifice.

3. Ambassade du Canada, Port-au-Prince

Contribution québécoise: Conception et exécution des travaux par SNC-Lavalin, plans dessinés par les firmes d'architectes BBGL International et ABCP.

État des lieux: Selon la chargée des affaires publiques de l'ambassade, Gaëlle Delaquis, la moitié du bâtiment a subi des dommages. Un mois et demi après le séisme, 30% de la superficie était encore déclarée «zone rouge» - aucun employé n'y travaillait pour des raisons de sécurité. Même l'ambassadeur a aménagé son bureau dans le garage, le sien étant inutilisable.

4. Faculté d'agronomie et de médecine vétérinaire de Damien

Contribution québécoise: Les plans préliminaires ont été faits par un architecte montréalais, Guy de Varennes, aujourd'hui décédé. Le bureau haïtien de la firme SNC-Lavalin, LGL SA, a supervisé l'agrandissement de l'immeuble existant (bibliothèque et résidences), en collaboration avec les architectes québécois BBGL International. L'ACDI a participé au financement du projet.

État des lieux: Une partie du toit s'est effondrée, les murs sont fissurés et la cour est jonchée de débris de ciment et de verre cassé. Un mois après le séisme, des poutrelles de métal avaient été installées pour soutenir le toit pendant l'évacuation du matériel. Le bâtiment est voué à la démolition.

Ont tenu le coup

5. Institut national de gestion et des hautes études internationales (INAGHEI), Port-au-Prince

Contribution québécoise: L'agrandissement et la construction d'une nouvelle aile ont été supervisés par le bureau haïtien de SNC-Lavalin.

État des lieux: Le bâtiment a très bien tenu le coup. Un mois et demi après le séisme, les cours n'avaient pas repris à l'INAGHEI, mais on pouvait y circuler et beaucoup d'étudiants y déambulaient. Seules quelques vitres cassées, des pupitres renversés et des livres éparpillés témoignaient du séisme.

6. Hôpital de la communauté haïtienne, Port-au-Prince

Contribution québécoise: Mission dirigée par le Service administratif canadien outre-mer (SACO). L'ancienne firme d'architectes BBGL International, en collaboration avec l'architecte haïtien Albert Mangonèse, ont tracé le plan fonctionnel et technique de la petite clinique externe qui y est rattachée et ont fait des esquisses préliminaires de l'hôpital lui-même.

État des lieux: En pleine construction au moment du séisme, l'hôpital a très bien tenu le coup. Au moment du passage de La Presse, un peu plus d'un mois après le tremblement de terre, il était bondé de patients. Sur les murs, des certificats de l'armée française et d'experts en structure américains attestent qu'il est sûr.

Le directeur général de l'hôpital, Jean Adrien, nous montre des joints de dilatation qui, selon lui, ont encaissé le gros du choc. «On a eu bien du mal à convaincre les patients de revenir dans l'hôpital: ils avaient peur qu'il tombe. Mais il est en parfait état», assure M. Adrien.

7. Banque nationale de la république d'Haïti, Port-au-Prince

Contribution québécoise: Gestion de projet et contrôle de la qualité de l'ingénierie par Genivar.

État des lieux: La banque, située près du Palais national dans l'une des zones les plus dévastées de Port-au-Prince, présente le meilleur comme le pire. Une large partie de la banque s'est complètement écrasée. Un mois et demi après le séisme, des corps s'y trouvaient encore prisonniers et dégageaient une forte odeur de putréfaction.

La partie la plus moderne, construite par la société française Bouygues et dont Genivar a fait la gestion de projet, a par contre beaucoup mieux tenu le coup. En fait, il s'agit de l'un des très rares bâtiments du secteur à être encore debout et fonctionnel.

«Il y a quelques fissures et quelques consolidations à faire, mais le bâtiment ne sera pas démoli», a expliqué Philippe W. Lahens, gouverneur adjoint de la banque.

Au moment du passage de La Presse, les étages supérieurs étaient par contre fermés en attendant d'être certifiés sécuritaires.