La révolte en Libye pourrait faire une victime collatérale au Palais de Buckingham: le prince Andrew. L'amitié du fils cadet de la reine Élisabeth avec Saïf al-Islam Kadhafi pourrait lui coûter son poste de représentant du commerce britannique à l'étranger. Et sa liaison suspecte avec une mineure apporte de l'eau au moulin de ses détracteurs.

Il a frayé avec Saïf al-Islam Kadhafi, le fils du dictateur libyen. Il a voyagé comme un pacha aux frais d'amis peu recommandables. Et maintenant, sa présumée liaison avec une prostituée mineure éclate au grand jour. Les mauvaises fréquentations du prince Andrew, quatrième dans l'ordre de succession au trône, ont-elles sonné le glas de sa carrière diplomatique?

Un premier député britannique, Chris Bryant, a exigé sa démission de son poste d'ambassadeur commercial, qu'il occupe bénévolement depuis 2001.

Cette intervention extraordinaire - la famille royale est rarement mentionnée au Parlement - survenait à la suite du témoignage d'un «ami» du prince qui a révélé que ses liens avec Saïf al-Islam Kadhafi étaient plus que professionnels.

«Ils sont devenus incroyablement proches, a expliqué la source au Daily Mail sous le couvert de l'anonymat. Andrew pouvait ouvrir des portes grâce à son statut royal et Saïf, grâce à l'argent de sa famille.»

Le politicien Chris Bryant a demandé au premier ministre David Cameron mardi: «N'est-ce pas difficile de défendre le comportement de notre représentant, qui est non seulement un ami proche de Saïf Kadhafi mais aussi du criminel libyen Tarek Kaituni? Ne devrions-nous pas nous départir des services du duc d'York?»

David Cameron a accepté d'étudier sa requête.

Des relations douteuses

Tarek Kaituni est un homme d'affaires libyen qui a transporté illégalement une arme à feu en France en 2005. Il a convié le prince Andrew à des voyages de luxe à ses frais. Un troisième ami embarrasse maintenant le prince: le millionnaire américain Jeffrey Epstein, reconnu coupable d'avoir sollicité des prostituées mineures en 2008.

Recrutée par Epstein en 1998 à l'âge de 15 ans, Virginia Roberts a confié au Daily Mail avoir été dépêchée auprès du prince à quelques reprises. Le tabloïd ne précise pas s'ils ont eu des rapports sexuels.

Sa déposition judiciaire contre son ancien agresseur mentionne toutefois qu'elle a été «sexuellement exploitée par des amis d'Epstein, dont certains issus de la royauté».

Preuve accablante de cette relation: une photo du prince Andrew serrant contre lui la blonde alors âgée de 17 ans.

Pour le moment, le diplomate royal, dont les dépenses annuelles aux frais des contribuables s'élèvent à un demi-million de dollars, est résolu à demeurer en selle. Mais le concert de critiques ne fait que s'accentuer.

«Si notre émissaire n'était pas un prince, aurait-il toujours un job?» demandait le Daily Mail lundi.