La Corée du Nord, qui a bombardé mardi une île sud-coréenne, faisant quatre morts, s'est déclarée prête à frapper de nouveau la Corée du Sud, en accusant encore une fois son voisin d'avoir ouvert les hostilités.

Le régime stalinien à la tête de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), nom officiel de la Corée du Nord, a affirmé avoir répliqué à un exercice militaire organisé par la Corée du Sud dans une zone contestée de la mer Jaune.

«La RPDC, qui fait grand cas de la paix et de la stabilité dans la péninsule coréenne, est en train de faire preuve d'un self-control surhumain, mais les pièces d'artillerie de l'armée de la RPDC, qui défend la Justice, restent prêtes à tirer», a indiqué mercredi soir le gouvernement nord-coréen.

«L'ennemi a tiré des obus depuis un îlot qui est si proche du territoire de la RPDC qu'il se trouvait dans le champs visuel réciproque (des deux pays)», a ajouté le communiqué officiel nord-coréen.

Le gouvernement nord-coréen a de nouveau affirmé avoir effectué des tirs «d'autodéfense», qui ont visé l'île sud-coréenne de Yeonpyeong.

Pour la première fois depuis la guerre de Corée (1950-1953), la Corée du Nord a bombardé mardi une zone d'habitation civile de la Corée du Sud. Ces tirs d'obus ont fait quatre morts et 18 blessés sur l'île de Yeonpyeong et provoqué des tirs de riposte de la part de l'armée sud-coréenne.

Les États-Unis ont affiché mercredi leur soutien à la Corée du Sud et vont effectuer avec elle des manoeuvres aéronavales de dimanche à mercredi prochain.

Séoul augmente ses effectifs militaires en mer Jaune

La Corée du Sud va renforcer ses forces armées dans cinq de ses îles de la mer Jaune proches de la Corée du Nord, après le bombardement meurtrier effectué mardi dans cette zone par le régime de Pyongyang, a annoncé jeudi le palais présidentiel.

Le gouvernement «a décidé de nettement augmenter les forces armées, dont les troupes terrestres, sur les cinq îles de la mer Jaune» au nord-ouest de la Corée du Sud, a déclaré Hong Sang-Pyo, un haut responsable de la présidence sud-coréenne.

La Chine s'oppose à «toute provocation militaire»

La Chine est opposée à «toute provocation militaire», a déclaré jeudi le premier ministre Wen Jiabao, cité par le ministère des Affaires étrangères.

Le premier ministre, premier responsable chinois à s'exprimer deux jours après les dizaines de tirs d'obus de la Corée du Nord sur une île sud-coréenne qui ont fait quatre morts et provoqué un tollé international, n'a pas précisé à quoi il faisait référence, dans ces propos tenus à Moscou où il effectue une visite.

Les États-Unis vont mener avec la Corée du Sud des manoeuvres militaires navales, prévues avant la crise actuelle, de dimanche à mercredi prochain, ont annoncé les forces américaines en Corée du Sud.

La Corée du Nord a affirmé que des manoeuvres sud-coréennes étaient en cours quand elle a effectué ses tirs d'obus. La Chine, l'un des seuls alliés que compte la Corée du Nord, s'est abstenue de condamner Pyongyang après le bombardement.

Wen Jiabao a également appelé, lors d'une rencontre mercredi avec le président russe Dmitri Medvedev, à la reprise rapide des négociations à Six sur le programme nucléaire nord-coréen hébergées par Pékin depuis 2003 mais dont Pyongyang a claqué la porte en avril 2009.

«La situation actuelle est sombre et compliquée», a dit M. Wen, «les parties concernées devraient exercer la plus grande retenue et la communauté internationale devrait faire davantage pour abaisser les tensions».

«Reprendre les négociations à Six est (le moyen) de maintenir la stabilité et de réaliser la dénucléarisaiton de la péninsule».

Les laborieuses négociations impliquent, outre les deux Corées, les Etats-Unis, la Chine, le Japon et la Russie.