L'organisation américaine de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch, a accusé vendredi le Sri Lanka de mener une «guerre» contre des civils, dans le cadre de son offensive militaire pour écraser les rebelles tamouls dans le nord de l'île.

«Les forces armées sri-lankaises bombardent des hôpitaux et de prétendues zones de sécurité où elles massacrent des civils» tamouls, a affirmé James Ross, directeur politique et juridique de HRW, cité dans un communiqué.

«Cette "guerre" contre des civils doit cesser», a-t-il exhorté.

L'association, qui siège à New York, assure avoir mené durant quinze jours une mission clandestine de recueil d'informations dans le nord du Sri Lanka.

Le rapport de HRW est une compilation de témoignages de Tamouls qui ont réussi à fuir la zone du conflit, un triangle de 100 km2 de jungle dans le nord-est où l'armée se bat contre un dernier carré d'insurgés des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE).

Ces civils, qui ont pu quitter le théâtre des opérations militaires, s'entassent dans des camps de réfugiés contrôlés par le gouvernement. Aucun journaliste n'a accès à cette région et seuls le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et les Nations unies peuvent s'y rendre.

D'après le Sri Lanka, quelque 42.000 civils tamouls ont fui la zone de guerre, mais 70.000 seraient encore coincés et serviraient de «boucliers humains» à la rébellion.

Renvoyant les deux camps dos à dos, l'ONU et le CICR estiment que plus de 200.000 habitants tamouls seraient pris entre deux feux et que «des centaines» de personnes, dont des enfants, auraient été tuées depuis le 1er janvier, en particulier dans des bombardements d'hôpitaux.

En tournée au Sri Lanka, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux Affaires humanitaires, John Holmes, a exhorté jeudi Colombo et les Tigres à «épargner» les populations civiles.