Le chargé des affaires africaines du gouvernement allemand, Günther Nooke, met en cause dans un entretien publié jeudi l'achat de terres par la Chine dans la famine qui touche actuellement l'Éthiopie.

«Dans le cas de l'Éthiopie, il est probable que la vente massive de terres à des entreprises ou des États comme la Chine, qui veulent y pratiquer une agriculture intensive, profite à une petite élite. Mais il serait plus utile pour la population que le gouvernement s'occupe d'améliorer les structures de production agricole propres du pays», a-t-il dit au quotidien Frankfurter Rundschau.

«Tout ce que fait la Chine en Afrique n'est pas mauvais. Mais ne consacrer l'agriculture qu'aux exportations peut conduire à de grands conflits sociaux, si de petits paysans perdent leurs terres et leurs moyens de subsistance», a-t-il ajouté.

«Les investissements chinois ont peut-être un aspect positif: montrer comment une agriculture intensive peut être rentable en Afrique», a encore dit M. Nooke.

La sécheresse qui sévit actuellement dans la Corne de l'Afrique, la pire depuis 60 ans, menace 12 millions de personnes en Somalie, au Kenya, en Éthiopie, à Djibouti, au Soudan et en Ouganda.

La situation est particulièrement critique en Somalie, ravagée par la guerre civile et où l'ONU a décrété formellement la famine dans deux régions du sud, contrôlées par les insurgés islamistes shebab.