Le Soudan a besoin d'une aide internationale d'ampleur pour éviter que le référendum d'autodétermination du Sud-Soudan ne déclenche une nouvelle guerre civile, a averti mardi le chef de la branche soudanaise de l'Église anglicane, qui doit se rendre à Londres et à Washington.

«Nous sommes profondément préoccupés car les risques de guerre sont sérieux», a déclaré à l'AFP l'archevêque Daniel Deng, de l'Eglise épiscopale du Soudan, à la tête d'une délégation d'ecclésiastiques protestants et catholiques qui doit rencontrer cette semaine des responsables britanniques et américains ainsi que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

«Nous demandons du soutien parce qu'on ne doit pas nous laisser revenir au conflit», a indiqué l'archevêque.

Le référendum est le point-clé de l'accord de paix global (CPA) de 2005 qui a mis fin à 20 ans de guerre civile entre le nord et le sud du Soudan.

«Nous voulons faire parvenir ce message (...) aux Nations unies, et aux gouvernements américain et britannique en tant que garants de l'accord de paix global, qu'ils ne devraient pas attendre de voir que nous sommes de nouveau en guerre», a-t-il ajouté.

Les préparatifs pour le référendum, prévu le 9 janvier 2011, ont pris beaucoup de retard. À un peu plus de 100 jours de la tenue du scrutin, l'enregistrement n'a toujours pas commencé.

De nombreux diplomates craignent que le Sud-Soudan ne déclare unilatéralement son indépendance si l'organisation du vote prend trop de retard, ce qui pourrait mener à une nouvelle guerre civile.