Les forces armées malgaches ont demandé lundi aux autorités en place à Madagascar de publier une «feuille de route précise» pour sortir de la crise.

«Les forces armées (...) ont mis en place un espace pour sortir de cette crise profonde que nous traversons par la rencontre, suivie de débat et de prise de responsabilité immédiate, avec les autorités compétentes, et ont demandé par conséquent aux autorités de la HAT (Haute autorité de transition) de publier une feuille de route précise que l'on peut vérifier», a annoncé le général André Andrianarijaona, chef d'état-major, dans une déclaration à la presse.

Aucune date n'a été précisée concernant le calendrier demandé par l'armée, dont les hauts dignitaires ont rencontré lundi matin Andry Rajoelina, président de la HAT.

L'armée demande des précisions concernant «les projets et les voies et moyens pour sortir de la crise» ainsi que sur les «moyens financiers pour matérialiser les nombreux défis de l'État, comme les salaires des fonctionnaires, les élections à venir, les investissements publics, etc, même si les aides extérieures sont suspendues».

Cette déclaration intervient alors que la situation politique semble dans l'impasse et que de nombreuses rumeurs circulent concernant un possible coup d'État.

La semaine dernière, le ministre des Forces armées avait été limogé, mais le général Andrianarijaona ne s'est pas exprimé sur ce point, refusant les questions des journalistes.

«Nous demandons à toute la population de rester calme face à tout ce qui pourrait se produire, de ne pas se laisser influencer par les rumeurs des détracteurs et de viser les intérêts supérieurs de la nation», poursuit le texte.

«Nous lançons un appel aux hommes politiques à mettre un terme immédiatement aux manifestations de rue et à bâtir ensemble pour mettre en place une nation commune, conformément au délai accordé (fin 2010, Ndlr) au régime actuel pour qu'il puisse réaliser son défi», indique aussi le document.

Le général Andrianarijaona était accompagné du général Bruno Razafindrakoto, commandant de la gendarmerie nationale.

Madagascar est plongée dans une crise politique grave depuis fin 2008, qui a conduit à l'éviction en mars 2009 de Marc Ravalomanana et à son remplacement par son principal opposant et ex-maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, soutenu par l'armée.

Alors que des accords politiques avaient été signés l'an passé à Maputo et Addis Abeba, Andry Rajoelina est sorti de ce cadre pour annoncer unilatéralement l'organisation d'élections législatives au plus vite, processus contesté par l'opposition et la majeure partie de la communauté internationale.