Le tiers de la population mondiale, 2 milliards de personnes, subit la désertification et vit dans les pays sous-développés, a déclaré jeudi à Alger un haut responsable de l'ONU qui souhaite un effort pour lutter contre ce fléau à la prochaine conférence sur le climat à Cancun.

Luc Gnacadja, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, a regretté lors d'une conférence dans la capitale algérienne que les réunions mondiales sur l'environnement n'aient pas pris la pleine mesure des effets de la désertification et se concentrent davantage sur le réchauffement climatique et la déforestation.

«Si nous ne nous accordons pas pour réhabiliter les terres dégradées, nous dégraderons davantage les terres et déboiserons davantage», a-t-il averti.

La lutte contre la désertification est un «défi stratégique», a-t-il expliqué, car «les sécheresses entraînent des désastres humanitaires» et c'est l'Afrique qui est la première touchée par ce phénomène qui touche 41% des terres de la planète.

«La diversité microbiologique fait que les terres ont la capacité de se régénérer sinon elles se dégradent», a-t-il souligné en plaidant pour l'amélioration des sols.

Cette lutte est «le secteur qui a le plus fort potentiel pour diminuer la pauvreté». Il faut savoir, a indiqué cet architecte béninois militant écologique de la première heure, que «10% de plus de récolte permet de réduire la pauvreté de 6%».

«Le coût de l'action est moindre que celui de l'inaction dans ce domaine», a encore affirmé ce responsable de l'ONU.

«La désertification affecte plus de victimes directes que le changement climatique», a-t-il encore indiqué. «À l'heure actuelle on meurt à cause de la désertification alors que ce n'est pas le cas encore avec le réchauffement de la planète.

M. Gnacadja a donc demandé à ce que la prochaine conférence de l'ONU sur le changement climatique, qui doit se dérouler du 29 novembre au 10 décembre à Cancun, au Mexique, «mène à un accord inclusif qui tienne compte des sols» et «qu'il porte sur le potentiel des sols et évite leur dégradation».