Les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada sont restées stables en 2010, malgré une croissance économique de 3,2%, selon un rapport que dévoilera aujourd'hui le ministre de l'Environnement, Peter Kent, à Toronto.

Même si le Canada s'est officiellement retiré du protocole de Kyoto en décembre dernier, il continue de faire rapport de ses émissions de GES aux Nations unies. Or, l'état des lieux de 2010, dont La Presse a obtenu les grandes lignes hier, dresse un bilan surprenant lorsqu'on tient compte de la croissance de l'économie et du développement de l'industrie pétrolière au pays.

Le ministre Kent annoncera ce matin que le Canada a émis 692 mégatonnes de GES en 2010, une hausse de 0,25% par rapport à l'année précédente.

Une diminution qui surprend

Les émissions canadiennes ont atteint un sommet de 748 mégatonnes en 2007 avant de se replier en 2008 et en 2009. On a toutefois attribué cette baisse au déclin de l'activité économique pendant la dernière récession plutôt qu'à des mesures ayant pour objet de réduire la pollution.

On aurait pu croire que la reprise économique aurait entraîné une hausse des émissions, mais ce n'est pas le cas, souligne-t-on au gouvernement. «L'économie est en croissance, la production augmente et les émissions du Canada restent stables, a indiqué une source gouvernementale. Le ministre annoncera un rapport qui brise le lien entre la performance économique et les émissions de GES, et qui montrera que les émissions par habitant sont à un plancher historique.»

Niveau d'émission par habitant à la baisse

Chaque Canadien émet en moyenne 20,3 tonnes de dioxyde de carbone chaque année, selon le nouvel état des lieux. C'est le plus bas niveau par habitant depuis que le gouvernement fédéral a commencé à mesurer ses émissions, en 1990. L'industrie des combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel) et les transports sont les principales causes de l'augmentation des émissions de GES.

Le protocole de Kyoto, dont Ottawa s'est retiré, prévoyait une baisse de 6% des émissions de GES par rapport au niveau de 1990. Le gouvernement Harper s'est fixé comme objectif de réduire les émissions de 17% par rapport au niveau de 2005 d'ici à 2020. Le pays a atteint le quart de cette cible jusqu'ici.