Les trois quarts du patrimoine génétique agricole ont disparu au cours du XXe siècle, selon une étude publiée mardi par l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).

L'étude en attribue la responsabilité aux diktats alimentaires imposés par les pays occidentaux, dont l'alimentation est principalement basée sur le blé, le riz, le maïs et le soja.

La mondialisation serait donc responsable de la disparition de nombreux aliments autochtones et d'une standardisation des habitudes alimentaires.

À partir d'évaluations des besoins nutritionnels humains, l'étude souligne la richesse et la diversité des aliments indigènes, qui seraient aussi bénéfiques pour la santé, sinon plus, que les aliments de base des régimes occidentaux.

«L'abandon des aliments traditionnels au profit de mets commerciaux tout préparés s'accompagne souvent d'une augmentation des désordres alimentaires tels que l'obésité, le diabète et l'hypertension», souligne Barbara Burlingame, experte de la FAO.

La mondialisation pourrait entraîner la disparition d'un trésor local comme celui de la communauté Karen de Sanephong (Thaïlande), où les chercheurs ont découvert que les 661 habitants ont encore le choix entre 387 espèces vivrières, parmi lesquelles la courge cireuse, le fruit du jacquier et le champignon «oreille de Judas».

Cette étude, intitulée «Indigenous People's Food Systems» (Régimes alimentaires des populations indigènes), a été réalisée en collaboration avec le Cine (Centre for Indigenous People's Nutrition and Environment) de l'université canadienne McGill de Montréal.