Mesdames, messieurs, Prière de ne pas me taper sur les doigts ou me lancer des tomates bien mûres à cause de la prise de position de non-rectitude politique que j'exprime ouvertement aujourd'hui.

En fait, je me sens à l'aise d'aborder ce sujet car je suis du genre à militer dans mon entourage, en particulier, pour l'égalité et la reconnaissance des sexes. De plus, j'ai en horreur toute manifestation de discrimination réelle, quelle qu'en soit la teneur.

Or, le premier ministre québécois, Jean Charest, a décidé de confirmer une nouvelle orientation (une nouvelle tradition?) en appliquant systématiquement la règle de la parité homme/femme dans la constitution de son conseil des ministres.

Fort bien, dirions-nous dans un premier temps, tout en applaudissant longuement à deux mains !

Que cette manifestation de l'égalité homme/femme soit mise de l'avant, le bon peuple ne peut qu'en approuver le principe. Mais..., il y a un petit hic entre ce qui semble un généreux principe et son application qui pourrait facilement devenir bébête.

Nonobstant le fait que pour faire suite aux dernières élections les femmes constituent le tiers de la députation libérale (22/66), elles sont représentées pour la moitié au sein du conseil des ministres (13/26). Ce qui fait que 13 élues sur 22 font leur entrée (ou leur rentrée) dans le saint des saints lieux du pouvoir avec comme critère premier (?) leur statut de femme.

Comme dirait l'autre, 13 sur 26, c'est une excellente moyenne au bâton !

Cette reconnaissance est-elle premièrement due à leur compétence ? Une analyse au cas par cas révélerait ou pas qu'il en est ainsi. Pour le savoir, il faudrait comparer la compétence des hommes qui ont été placés sur le carreau. Mais bon...

Après tout, on peut penser que les femmes sont à tout le moins, sinon plus compétentes que les hommes dans certains secteurs. Et vice-versa bien sûr. Mais, la parité à tout prix est-elle justifiable ? Certes non, diront certains. Bien sûr que si, rétorqueront d'autres.

On pourrait aussi faire valoir le fait que le premier ministre avait un devoir de redressement de la situation. Sur la foi des nominations-surprises du précédent gouvernement, je pouvais à ce moment, aisément en convenir...

Or, si le geste a été fort apprécié par l'ensemble de la population la première fois qu'il fut posé; il me semble que l'application systématique de ce principe pourrait entraîner une certaine dérive et nous mener quelque part sur les chemins de l'absurde et de la rectitude politique dans ce qu'elle a de plus désagréable comme manifestation.

Bref, je me demande à haute voix si tout cela ne commence pas à ressembler à du racolage de bas étage. Quand je pense que même Madame Marois s'est prononcée favorablement à cette nouvelle orientation applicable à tout crin... !

Mais bon, si Jean Charest a réussi à décrocher un troisième mandat, c'est probablement dû en grande partie à son changement d'image et au maraudage envers une population ciblée, le tout faisant suite à des "focus group" et à quelques sondages à l'avenant.

Cette prise de position ne m'empêche nullement de reconnaître l'énorme charge de travail à accomplir par chacune/chacun des députées/députés et ministres/ministres (oups!) dans le merveilleux monde de la politique. De plus, je souhaite sincèrement à toutes/tous les ministres la meilleure des chances dans le travail gigantesque à exécuter au sein de plusieurs ministères qui ont grandement besoin d'être dépoussiérés.

Mais cela est une autre histoire...