Entendre Patrick Roy parler de l'évolution du hockey, c'est comme écouter un australopithèque commenter la théorie de Darwin.

Le voici en effet qui s'en prend à Guy Boucher, ex-entraîneur junior à Drummondville, issu de la filière universitaire (toujours suspect ça, dans le monde du hockey!), maintenant entraîneur du Lightning de Tampa Bay dans la LNH. Selon Roy, Boucher a fait «reculer» le hockey junior québécois par sa «philosophie défensive». Il ajoute que le fait d'envoyer «quatre jeunes dans le coin» pour contrer une attaque a peut-être «nui à l'évolution de certains jeunes». Au total, son système n'a «pas fait avancer la LHJMQ».

On cherche en vain la preuve statistique de cette critique. L'équipe de Boucher, dans sa dernière saison junior (2008-2009), a marqué 345 buts et en a accordé 189. Celle de Roy, la même année, a marqué 282 buts et en a donné 184. Défensif, vous dites? Celui qui a réussi le plus de buts et de passes depuis le début de la saison dans la LNH est un joueur du Lightning (Stamkos).

De son côté, Patrick Roy, depuis cinq ans en tant qu'entraîneur junior, s'est distingué par ses engueulades d'arbitre, ses chicanes débiles avec des adversaires, ses pitoyables singeries devant les médias, derrière et sur le banc des joueurs, et ses encouragements à la bonne vieille bagarre.

Voilà un fin pédagogue qui contribue assurément à l'évolution des jeunes et au rayonnement de cette ligue, n'est-ce pas?

Patrick Roy incarne trop bien la vieille école épaisse du hockey pour donner des leçons d'évolution.

Le non-verbal

Suave ironie: deux semaines après le jugement de la Cour d'appel de l'Ontario qui autorise sauf exception le témoignage des femmes voilées d'un niqab dans cette province, les avocats du Québec reçoivent cette offre de formation: «Maîtrisez l'art de l'interrogatoire avec une technique de langage facial reconnue.»

C'est une formation en attente d'accréditation par le Barreau du Québec qui consiste à détecter les «micro-expressions du visage», explique Daniel Therrien, qui en fait la promotion.

«On peut déceler beaucoup mieux la colère, la tristesse, par de tout petits signes du visage, explique-t-il. Si l'avocat apprend à les reconnaître, il peut mieux mener son interrogatoire. La personne se sent mise à nu.»

Il ajoute que le non-verbal compte pour 93% de la communication. «Le non-verbal, ça ne ment pas!»

Si ça ne ment pas, ça peut être trompeur, mais on devrait présumer que c'est utile quand on interroge une personne.

Extraterrestres

C'est fou ce qu'on reçoit comme courrier quand on parle d'extraterrestres - et je ne parle que de celui qui provient de notre système solaire. «Vous avez l'esprit fermé!» «Avec vous, l'Amérique n'aurait jamais été découverte!» Etc.

Remarquez, ce n'est pas faux: j'ai le mal de mer et vous ne m'auriez pas vu à bord du Santa Maria ni d'un drakkar.

On me met en demeure: «Allez-vous parler du 20e anniversaire de la fameuse observation d'un OVNI dans le ciel de Montréal?»

Si vous voulez. Je me souviens très bien de la photo prise par mon collègue retraité Marcel Laroche. Un producteur de Hollywood la lui a même achetée. Eh! Une photo pas trop floue d'un OVNI, ça ne court pas les rues.

Photo de quoi? Un truc lumineux dans le ciel du centre-ville. Bon. O.K. Et puis? Il n'est pas le fruit du délire. Il n'est simplement que ceci: un phénomène en quête d'explication.

Notre Voie lactée héberge 100 milliards d'étoiles, ce qui laisse supposer 100 milliards de systèmes solaires et, en comptant 10 planètes par système, cela ferait 1000 milliards de planètes. Même en tenant compte des conditions très précises pour l'éclosion de la vie, on peut supposer sérieusement qu'il y a de la vie intelligente sur un nombre gigantesque de planètes, explique l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan dans son excellent Dictionnaire amoureux du Ciel et des Étoiles (Plon).

Mais, jusqu'ici, elles n'ont donné aucun signe de vie qui se soit rendu jusqu'à nous. C'est le silence radio - car on tente de capter des ondes de l'extérieur depuis 30 ans, sans succès.

Le reste, je veux dire les rencontres avec des humanoïdes, c'est très divertissant, comme les histoires de fantômes et de lutins. On attend juste d'en pogner un.

Alors, S.V.P., amis des bonshommes verts, n'essayez plus de me convaincre tant que vous n'aurez pas une vidéo.

Merci de votre intérêt.

Putsch

Le 5 octobre, Gilles Duceppe lance un livre d'entretiens-bilan sur sa vie politique. Le 15 octobre, il est à Washington pour faire un discours où il dit que la souveraineté sera à portée de main après l'élection de Pauline Marois. Une semaine plus tard, Bernard Landry attaque la stratégie de Pauline Marois. Ensuite, Jacques Parizeau vante les mérites de M. Duceppe. Et voilà qu'un groupe de jeunes bloquistes attaque publiquement la stratégie de Pauline Marois - rien de personnel! - après consultation avec le chef de cabinet de M. Duceppe. M. Duceppe, lui, reste bien au-dessus de la mêlée, comme il se doit...

Entendez-vous ce bruit de lames?