Après une pause de près de trois ans, la Ligue nationale d'improvisation (LNI) rouvre sa petite patinoire à Télé-Québec le mercredi 5 janvier à 19h, toujours dans sa formule améliorée de duels. Sans équipe, sans caucus et sans coach, 16 comédiens s'y affrontent dans un tournoi en solitaire. Intense.

Vous y retrouverez tout de même le spartiate arbitre Yvan Ponton, les cartons bicolores pour voter, les chandails de hockey, bref tout ce qui évoque la LNI depuis 33 ans, sauf les célèbres claques en caoutchouc. «Avant, on avait une commandite de claques de la compagnie Acton qui les fabrique et qui nous refilait celles qui étaient ratées. Pour la télévision, on a décidé de ne pas en donner, question que les joueurs aient le plus de temps possible pour jouer et improviser», raconte l'animateur de ces Grands duels de la LNI, François-Étienne Paré.

Le favori pour rafler les grands honneurs est Simon Boudreault, suivi de Sophie Caron, Patrick Drolet et Christian Vanasse. Parmi les autres joueurs de la compétition, notons la présence de Réal Béland, Pierrette Robitaille, Tammy Verge, Salomé Corbo, Sophie Cadieux et Emmanuel Bilodeau.

Nous avons visionné hier ce premier duel de 60 minutes, qui oppose Édith Cochrane à Jacques L'Heureux dans une dizaine d'improvisations (mixtes, comparées et chantées). Comme dans un match régulier de la LNI, il y a des hauts et des bas, dont un délire tricoté autour de Gilles Vigneault et d'un voyage en Outaouais qui aurait mérité une grosse paire de claques. Sérieusement. Mais, bon. Certains joueurs n'ont jamais croisé le fer et ne connaissent pas nécessairement le style de jeu de l'autre.

Au retour des pauses publicitaires, les interventions de François-Étienne Paré sont justes et pertinentes. Et Yvan Ponton contrôle les troupes avec son flegme et sa poigne légendaires. Autre modification: à la télé, les joueurs ne contestent pas les punitions. Ils les encaissent en rouspétant, parfois.

Parfois, l'énergie, la folie et le dynamisme d'une équipe complète manquent à cette émission. De voir un concurrent patiner seul et s'enfarger sans que personne ne lui vienne en aide, c'est extrêmement cruel. Et quand une impro ne lève pas, ça ne lève pas pendant quatre minutes et demie. C'est long.

Voilà la difficulté et le défi des Grands duels: réunir des joueurs du même calibre, question de donner aux téléspectateurs des parties rythmées et enlevantes. Pas des massacres bourrés de malaises.

«La pression est plus forte et le partenaire est important. Mais en même temps, c'est le fun de jouer tout le temps», explique Pierrette Robitaille, qui se frotte à Christian Vanasse en première ronde.

Diffusés au printemps et à l'été 2008, les premiers Grands duels de la LNI ont récolté des cotes d'écoute tournant autour de 100 000 fans. Ce premier tournoi avait été remporté par Vincent Bolduc, qui ne participe pas à la deuxième édition, trop occupé avec ses projets personnels, dont Tactik.

Pourquoi ne pas avoir tout simplement ressuscité la bonne vieille formule de la LNI par équipes? Parce qu'elle s'adapte difficilement au format télévisuel. «L'impro en équipe, ce n'est pas toujours simple, notamment pour le découpage, avoir la bonne caméra sur le bon visage, au bon moment», indique le directeur des programmes de Télé-Québec, Martin Roy.

Selon Yvan Ponton, la façon de jouer à la LNI a énormément évolué depuis 1977. «Aujourd'hui, c'est beaucoup plus clipé. L'écriture dramatique est beaucoup plus rapide», constate l'arbitre en chef.

30 vies, 30 personnages

C'est déjà connu: Marina Orsini campera la professeure de français de cinquième secondaire, Gabrielle Fortin, dans la nouvelle quotidienne 30 vies de Fabienne Larouche. La SRC a annoncé hier que Jean-Nicolas Verreault jouera son mari, tandis que Sylvie Moreau et Dan Bigras se glisseront dans la peau des meilleurs amis de l'héroïne. À l'école, qui ne porte pas encore de nom officiel, Widemir Normil agira comme directeur et Marie-France Lambert sera une collègue de Gabrielle. Également de la distribution: Fanny Mallette et Paul Doucet, qui incarneront les parents d'un élève de la classe de Marina Orsini.

Les tournages de 30 vies, qui occupera la case de Virginie à partir du 10 janvier, ont débuté vendredi. C'est François Bouvier (Prozac, Les hauts et les bas de Sophie Paquin) qui réalisera ce téléroman nouveau genre.

Photo: Ivanoh Demers, La Presse

François-Étienne Paré animera Les grands duels de la LNI à Télé-Québec à partir du 5 janvier.