L'information selon laquelle Hydro-Québec s'était engagée à verser 250 000$ au collège Notre-Dame pour l'aménagement d'un nouveau terrain de soccer-football a suscité une controverse telle que l'établissement a renoncé au don.

Révélée par notre collègue André Noël, la décision d'Hydro-Québec a fait l'unanimité contre elle. Les motifs invoqués, cependant, n'étaient pas tous convaincants.

 

Dans ce dossier, la société d'État a commis deux erreurs. D'abord, elle n'aurait pas dû offrir des fonds à une institution à laquelle est lié son PDG, même si c'est à titre bénévole que Thierry Vandal siège au conseil du collège. Une telle situation allait nécessairement laisser supposer que la décision était moins fondée sur la qualité du projet que sur les désirs de M. Vandal.

Ensuite, Hydro-Québec devrait toujours être en mesure d'indiquer en quoi ses contributions sont conformes à sa mission. Dans le cas présent, la société n'a convaincu personne de la nécessité, pour elle, de contribuer à l'aménagement d'un terrain de sport à Notre-Dame (même si, comme Hydro le prétend, son don en facilitera l'accès aux gens du quartier Côte-des-Neiges).

Cela dit, il est abusif de parler ici d'un conflit d'intérêts; M. Vandal n'avait absolument rien à gagner, personnellement, de cette subvention.

La plupart des critiques ont porté sur le fait qu'une société d'État verse une subvention à une école privée. Or, il n'y a là absolument rien de répréhensible. Les écoles privées jouent un rôle essentiel au Québec, rôle que le gouvernement reconnaît depuis des décennies en les subventionnant. Québec contribue d'ailleurs 800 000$ au projet de terrain de soccer-football du collège Notre-Dame (cela étant, on s'étonne des reproches adressés à Hydro-Québec par le porte-parole de la ministre de l'Éducation).

* * *

Le PQ et l'ADQ exigent la démission de M. Vandal. Le député péquiste Sylvain Gaudreault a qualifié le don de «scandaleux et honteux», soulignant qu'Hydro-Québec a augmenté ses tarifs. Quel rapport? La subvention au collège Notre-Dame représente un dix-millième des redevances versées annuellement par Hydro-Québec au gouvernement. Puisque ces dividendes sont destinés au fonds consolidé, on peut dire qu'Hydro contribue des centaines de millions au financement du réseau public d'enseignement.

Le député adéquiste Éric Caire s'en est pris pour sa part à la compétence du PDG d'Hydro, soutenant que celui-ci avait été nommé en raison de ses accointances avec le Parti libéral. M. Caire devrait savoir que Thierry Vandal oeuvre dans le domaine de l'énergie depuis 1996 et qu'il a été nommé à la haute direction d'Hydro-Québec en 1999, sous le gouvernement du Parti québécois. Quant à la compétence du PDG, rappelons que sous sa gouverne, les bénéfices de la société ont atteint des niveaux records.

Un faux pas n'efface pas des années de travail au service du Québec.