Temps, la dernière création de Wajdi Mouawad, prendra l'affiche la semaine prochaine au Théâtre d'Aujourd'hui. Marie-Thérèse Fortin, directrice artistique de l'institution de la rue Saint-Denis, craint-elle que ce spectacle subisse un contrecoup de «l'affaire Cantat»? «Non, je ne pense pas», dit-elle.

«Je peux comprendre tout le débat qu'il y a autour de la présence de Bertrand Cantat - si tant est que c'est un débat et non un lynchage - et je peux très bien comprendre qu'on ait besoin d'en parler. Temps est un autre projet de Wajdi Mouawad, souligne-t-elle toutefois, et j'espère que les gens sauront faire la différence. Je pense que les gens auront cette maturité-là.»

Marie-Thérèse Fortin croit en la «sincérité» de Wajdi Mouawad, mais affirme également avoir hâte d'entendre le metteur en scène expliquer sa démarche. Elle affirme pencher plus pour le camp du «oui», lorsqu'il est question de la présence de Bertrand Cantat sur une scène.

«En disant oui, il y a un vertige», précise-t-elle. Elle ne veut pas nier le «crime terrible» commis par Cantat, mais s'interroge sur la notion de réhabilitation. Elle songe aussi aux parents et aux enfants de Marie Trintignant, morte en 2003 sous les coups du rockeur. «Ce sont de grandes questions et on ne peut pas les traiter à la légère», estime la femme de théâtre, qui juge que le débat a connu des dérives.

Une chanson de Noir Désir, l'ancien groupe de Bertrand Cantat, fait partie de Temps. La comédienne Marie-Josée Bastien assure que l'inclusion de La rage, tirée du premier album du groupe (Où veux-tu qu'je r'garde?), n'a suscité aucun malaise chez les artisans du spectacle.