Le calendrier proposait au moins trois concerts vendredi dernier. Nous étions une soixantaine à avoir choisi Transmission, le dernier-né de nos ensembles de musique contemporaine, créé l'an dernier, et que je n'avais pas encore entendu.

Jouant sans chef, le groupe réunit six musiciens bien connus: Brigitte Poulin au piano, Julien Grégoire aux percussions, Guy Pelletier à la flûte, Lori Freedman à la clarinette, Alain Giguère au violon et Julie Trudeau au violoncelle.

Le programme - un peu plus d'une heure sans entracte - était, toutes proportions gardées, aussi difficile à écouter qu'à jouer. Première demi-heure: Sextett, de Georg Friedrich Haas, et Déviation, de Karlheinz Essl. Les deux pièces ont beaucoup, voire beaucoup trop, en commun: elles sont de compositeurs autrichiens inconnus, datent des mêmes années (1992-93), font chacune 15 minutes, contiennent plusieurs des mêmes trucs (bruits violents isolés, principalement) et ne laissent finalement aucune impression durable, malgré une exécution de toute évidence très exacte.

Deux autres compositeurs autrichiens, ceux-là célèbres, étaient jumelés en fin de concert: Schoenberg, avec sa première Symphonie de chambre, op. 9, et son disciple Webern, qui en prépara la réduction pour cinq instruments jouée vendredi. Un siècle après sa composition, l'oeuvre reste extrêmement rébarbative: une forêt de notes proche de la cacophonie. Là encore, les musiciens de Transmission montrent le maximum d'exactitude. Davantage même: une passion presque convaincante._______________________________________________________________

TRANSMISSION. Vendredi soir, Conservatoire de musique et d'art dramatique.