C'est bel et bien à l'Hippodrome de Montréal que U2 donnera son méga spectacle le 16 juillet 2010. Un concert qui, l'été dernier, était pourtant mort et enterré.

Fin juillet, début août, c'était décidé: la tournée 360º, de U2 ne s'arrêterait pas à Montréal, faute de lieu disponible. Et Boston hériterait de la date prévue pour Montréal à l'été 2010.«On aurait pu baisser les bras, mais on a décidé d'être créatifs», a dit hier Jacques Aubé, vice-président du Groupe Spectacles Gillett, en confirmant la tenue de cet improbable concert, le 16 juillet 2010 à l'Hippodrome (Blue Bonnets). Le Stade olympique n'étant pas disponible - «sinon on l'aurait fait au Stade», dit Aubé -, on a confié au scénographe-conseil Pierre Lemieux et à sa boîte Trizart le mandat de trouver un autre endroit où présenter ce spectacle. «Le choix de l'Hippodrome s'imposait, explique Lemieux. Au parc Jean-Drapeau, les pattes de la scène auraient été dans l'eau. Dans l'épingle du circuit Gilles-Villeneuve, c'était encore plus comique: une patte tombait sur la plage Jean Doré.»

Les représentants de U2 à Los Angeles ont d'abord refusé: Bono et compagnie ne se produisent que dans des stades établis. Mais en septembre, alors qu'Aubé allait voir le spectacle de U2 à New York, on lui a demandé d'apporter ses plans qu'on montrerait au groupe dans l'avion. Le oui officiel est tombé en octobre.

U2 tenait à jouer à Montréal où il compte un public fidèle qui achète 30 % de ses disques vendus au Canada. Les contacts privilégiés et les liens d'amitié entre les Irlandais, leur équipe et des Montréalais - on pense au Cirque du Soleil - n'ont évidemment pas nui.

U2 assume les frais de 4 millions de dollars, dont 3 pour les gradins, requis pour construire de toutes pièces un stade à l'intérieur de la piste de course. Si les 60 000 à 80 000 spectateurs attendus par les organisateurs sont au rendez-vous, U2 se remboursera aisément. Pour minimiser l'impact sur l'environnement, les gradins proviendront surtout du circuit Gilles-Villeneuve et d'autres pistes de course automobile au Canada.

Les ouvriers mettront deux mois à construire le stade et un autre mois à le démanteler. «Il va falloir couler des fondations pour supporter le poids de la scène, c'est un véritable travail d'ingénierie, explique Lemieux. L'acoustique devrait être extraordinaire. Comme les gradins sont assez bas, le son ne rebondira pas.»

Le fan-club de U2 peut se procurer des billets dès aujourd'hui, et le grand public pourra faire de même samedi midi sur le site GEG.ca et à la billetterie du Centre Bell. Les prix des billets s'échelonnent entre 30 $, pour les 10 000 sièges des estrades les plus éloignées de la scène - «ça ne paiera même pas le coût de ces estrades», dit Aubé - à 95 et 250 $ pour les plus sièges les plus proches, environ 26 000. Les billets d'admission générale au parterre, au nombre de 25 000, coûteront 55 $.