Jeudi soir dernier, mes amis et moi voulions voir de quoi avait l'air le nouveau Miss Villeray. Il n'y avait plus de place dans l'ancienne taverne transformée en lounge branché. Nous nous sommes donc rabattus sur le chic Mundial Sport Bar Café, situé à quelques pas de là, rue Saint-Denis. À notre grand bonheur, on y trouve un juke-box numérique comme celui qu'on retrouve au Bistro de Paris, un autre bar de quartier où nous échouons souvent.

Chacun y est allé de ses sélections. De Joy Divison à Live, en passant par Ice Cube, Blondie, Marie Carmen, Pulp, Ladytron, MGMT, Marjo et The Smiths. Résultat: dodo à trois heures du matin, malgré le boulot le lendemain.

 

Oubliez les DJ. Pour passer une super soirée avec ses amis, il faut se rendre dans l'un des 150 endroits à Montréal où, comme à l'Hémisphère gauche ou au Pub du faubourg, on trouve un juke-box Touchtunes. Il s'agit d'un juke-box numérique qui donne accès à des centaines de milliers de chansons, de tous les genres et de toutes les époques.

«Nous avons créé le premier juke-box numérique, soutient Ron Greenberg, directeur du marketing chez TouchTunes. Nous sommes les leaders, avec 35 000 juke-box en place un peu partout au Canada et aux États-Unis.»

Si M. Greenberg téléphone de son bureau de New York, TouchTunes a été fondée à Montréal en 1998. «La ville de Montréal est chère à nos coeurs», souligne-t-il.

Le succès de l'entreprise est monstre. Les affaires ont doublé depuis deux ans. L'an dernier, 600 millions de chansons ont été demandées. TouchTunes estime que tous ses jukebox font jouer un million et demi de titres chaque jour.

Mais pourquoi avoir voulu réinventer le juke-box? «Avec un juke-box, c'est TA chanson qui joue. Tu es le DJ pour un moment. L'expérience est intéressante avec les juke-box à CD ou à vinyles, mais la sélection est limitée», ajoute Ron Greenberg.

Chaque juke-box numérique à écran digital conserve des titres dans sa mémoire interne, mais il est également branché à l'internet pour télécharger une sélection qui manquerait. «Nous mettons à jour la musique chaque jour», signale M. Greenberg. TouchTunes a des ententes avec les compagnies de disques - les majors comme les étiquettes indépendantes -, de même qu'avec les éditeurs et les sociétés de gestion de droits. «Nous sommes le dernier bastion de la musique achetée légalement», note le directeur du marketing.

Tout est informatisé, ce qui signifie que TouchTunes peut identifier ce qui a joué durant une soirée dans chacun de ses 35 000 juke-box. En Amérique du Nord, il y a des appareils dans les bars, mais aussi dans des salons de quilles ou dans n'importe quel centre de divertissement. «Chaque lieu a sa niche musicale. Les sélections jouées varient beaucoup, tout dépendant qu'on se trouve dans un bar sportif, un pub irlandais ou un club homosexuel», explique M. Greenberg.

Nouveauté: sur le site www.mytouchtunes.com, les utilisateurs peuvent même créer leurs propres listes et les importer une fois qu'ils sont devant un juke-box Touchtunes. Ce n'est pas encore possible à Montréal, mais ça le sera sous peu.

Un dernier détail. Le coût? Au Mundial, c'est 2$ pour six chansons. Mais le bock de bière est à 3$. Il y a également un jeu de fléchettes électronique. Pensez-y.

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