D'abord un téléroman suivi par deux millions de téléspectateurs, puis un roman en deux tomes et une pièce de théâtre, voici L'héritage "rendu dans ses grosseurs", dans sa version "revue, complète et définitive", dédiée notamment au comédien Gilles Pelletier, qui a campé le terrible Xavier Galarneau. Et en deux formats: l'abordable (65$) et le "de luxe", limité à 101 (!) exemplaires (55 ont déjà trouvé preneur), vendu à 750$ - sur papier spécial Rolland crème 120 M opaque, relié sur toile Arizona marron d'Inde, avec estampage or, tranches de tête, de queue et de gouttière peintes à la main...

Toute cette coquetterie pour souligner les 15 ans des éditions Trois-Pistoles et les 40 ans de métier d'éditeur de VLB. Il faut bien un écrivain aussi prolifique doublé d'un éditeur (et d'un candidat indépendant indépendantiste à Rivière-du-Loup) pour se payer un tel trip.

N'empêche que L'héritage, à l'écran, sur scène ou sur papier recyclé ou Rolland crème, demeure la saga déchirante et folle de la famille Galarneau qui, dans cette version définitive, voit passer les thèmes chers à l'auteur est les figures de Proust, Joyce, Miron ou Nelligan. VLB a eu le temps de peaufiner tout ça en parallèle de sa grotesquerie La Grande Tribu, c'est la faute à Papineau et son essai sur Foucault, Se déprendre de soi-même.

On ne veut pas s'en déprendre, mais comment allons-nous pouvoir nous dépêtrer dans le formidable labyrinthe "VLBien" de plus en plus complexe où il semble nous attendre comme le Minotaure?

L'héritage

Victor-Lévy Beaulieu

Éditions Trois-Pistoles, 839 pages, 65$

***1/2