Beaucoup de gens qui savent manier les mots n'auront jamais la chance de remporter un prix littéraire, parce qu'ils écrivent pour la scène, dans des blogues, des fanzines obscurs ou simplement sous une forme trop effrayante pour les médias de masse. C'est pourquoi Mathieu Arsenault, Catherine Cormier-Larose et Vickie Gendreau ont décidé d'organiser ce «3e Gala de l'Académie de la vie littéraire au tournant du XXIe siècle», un titre ridiculement long, mais un projet moins loufoque qu'il n'en a l'air.

Mathieu Arsenault, nous vous en avons glissé un mot, est le créateur derrière le blogue Doctorak, GO!, un allumé qui fabrique des t-shirts et des macarons «littéraires», et qui n'hésite pas à collectionner ses écrivains préférés sur des cartes, comme d'autres collectionnent les joueurs de hockey ou de baseball...

Ces trois-là sont des littéraires qui ruent dans les brancards, qui en ont assez des formes classiques, des étiquettes «coups de coeur» toujours collées sur les mêmes livres prévisibles, mais qui sont tout aussi exaspérés par les institutions (d'où le mot «Académie», évidemment). En gros, la littérature est pour eux une entité vivante, et ils craignent de la voir embaumée par la prudence, le consensus, la nostalgie ou même le papier. Humour, exigence, liberté et ouverture semblent leurs priorités.

À ce troisième gala, donc, des prix seront remis entre autres à Patrick Brisebois, Daniel Canty, Caro Caron, Roger Des Roches, Duo Camaro, Naomi Fontaine, Kayou Lepage, Alison McCreesh et Makenzy Orcel, en tout une quinzaine de plumes originales, qui n'ont aucune chance aux prochains prix Archambault ou du Gouverneur général. Ça se passe dimanche soir au Club Lambi, avec des performances de Camaro et de Propofol, entre des discours de remerciement qui ne seront pas coupés ni censurés. Pas besoin de cravate, sauf si vous insistez.



Dimanche, 20h, au Club Lambi, 4465, boul. Saint-Laurent. Prix d'entrée: 5$.