Bien qu'il soit heureux d'avoir appris qu'il faisait partie de la liste des finalistes aux 11e Grands prix littéraires Archambault pour son roman Je ne veux pas mourir seul, Gil Courtemanche a exprimé mardi, par communiqué, son refus d'être en lice pour ce prix. Essentiellement par solidarité envers les 250 employés du Journal de Montréal, en lock-out depuis presque deux ans, puisque les librairies Archambault appartiennent à l'empire Quebecor.

«L'attitude de Pierre-Karl Péladeau dans ce conflit est caractérisée par le mépris, l'arrogance et la poursuite effrénée du profit, affirme l'écrivain et journaliste dans son message. Écrire est essentiellement un geste de liberté et je ne peux accepter que mon nom ou un de mes livres soit associé à des gens qui foulent cette liberté au pied.» Gil Courtemanche demande donc que son nom soit retiré de la liste des finalistes, mais il souhaite aussi que d'autres finalistes, qui seront connus demain en conférence de presse, posent le même geste de solidarité.

Peu d'artistes osent prendre position dans ce conflit de travail. Joint au téléphone, Gil Courtemanche avait cette réponse: «Les intellectuels sont très bons pour appuyer les grandes causes humanitaires, moins pour s'élever contre un empire. Moi je l'ai vécu lors du lancement d'un de mes films. Jouer contre Quebecor, c'est prendre un risque et je comprends que des fois, on ne le fasse pas.»

L'auteur souligne que depuis le début du conflit au Journal de Montréal, il refuse toute entrevue avec quelque média que ce soit qui est relié à Quebecor. «J'espère que d'autres finalistes feront la même chose.»

Nous attendons toujours le retour d'appel de monsieur Denis Pascal, vice-président principal, secteur vente au détail du Groupe Archambault, qui sera demain au dévoilement des finalistes au Café Quebecor du Monument-National.