Avec son tout premier roman, intitulé The Sentimentalists, l'écrivain montréalaise Johanna Skibsrud a mis la main sur le prix Giller, un honneur accompagné d'une bourse de 50 000$ qu'elle a accepté avec beaucoup d'émotion mardi soir.

L'auteure âgée de 30 ans a rendu hommage à son regretté père, Olaf, qui a partagé ses histoires avec elle... et qui lui a offert soutien et amour, a déclaré la lauréate, tout en se disant incapable de décrire toute la fierté qui l'aurait habité s'il avait pu être présent.

Mais bien que les trois membres du jury - l'animateur Michael Enright, du réseau CBC, l'auteure américaine Claire Messud et l'écrivain britannique Ali Smith - aient sélectionné l'oeuvre de Mme Skibsrud comme étant la meilleure parmi les quatre autres candidatures en lice, certaines librairies au Canada sont incapables de mettre la main sur le bouquin.

Le problème vient du fait que Gaspereau Press, une maison d'édition située en Nouvelle-Écosse mandatée pour imprimer The Sentimentalists, publie des livres à une échelle locale et ne peut imprimer que quelque 1000 copies par semaine.

Les dirigeants de Gaspereau Press, une entreprise réputée pour ses livres confectionnés à la main, n'ont pas voulu confier à des firmes extérieures une partie de l'impression du roman, dont l'intrigue tourne autour des démarches d'une fille pour connaître la vérité au sujet de la vie de son père, mourant.

La liste des cinq livres en lice pour le prix Giller englobait Annabel, une oeuvre de Kathleen Winter, également de Montréal. Ce roman est également en lice pour les Prix littéraires du Gouverneur général, qui sera décerné la semaine prochaine.

Le prix Giller a été créé en 1994 pour honorer la mémoire de la journaliste littéraire Doris Giller, et récompense l'auteur d'un recueil de nouvelles ou d'un roman canadien anglais.