Dans un communiqué publié hier par l'Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), son président, Stanley Péan, dénonce une nouvelle directive de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) dans le cadre du programme «La culture à l'école». 

Les écrivains ou autres artistes invités à participer à des activités culturelles dans les écoles de la CSDM doivent dorénavant présenter un dossier sur leurs antécédents judiciaires, et ce, à leurs frais (80 $), en s'adressant à l'une des quatre firmes de vérification retenues par la Commission. «Cela fait deux ou trois semaines que des écrivains nous ont alertés, explique Pierre Lavoie, directeur général de l'UNEQ. Plusieurs écrivains participent à ce programme depuis une dizaine d'années, ou ont eux-mêmes été professeurs, et ils sont outrés de la chose. Est-ce qu'ils vont aller jusqu'à demander aux parents qui travaillent de façon bénévole le même type de document?»

En fait, selon le communiqué du Service des ressources humaines de la CSDM, ce sont tous les contractuels qui doivent se plier à ces modifications à la Loi sur l'instruction publique, entrées en vigueur en 2006, mais qui semblent être dorénavant systématiquement appliquées. « Il est important de comprendre que l'objectif de ces mesures n'est pas d'exclure de la vie scolaire tout individu ayant des antécédents judiciaires, précise-t-on. Cette situation ne surviendra que dans le cas où ces antécédents sont incompatibles avec les fonctions ou tâches qui seraient confiées à la personne par l'établissement.»

«Soyons clairs: nous parlons de présentations d'une durée d'environ une heure, au cours desquelles les écrivains et les artistes ne sont jamais laissés seuls avec les jeunes, puisqu'au moins un professeur titulaire est tenu d'y assister, écrit Stanley Péan. Alors que redoute-t-on au juste? Certes, nul n'est contre la vertu. (...) Il nous apparaît cependant inacceptable, dans notre système judiciaire qui repose sur la présomption d'innocence, que l'on contraigne des individus à prouver qu'ils ne sont pas coupables de crimes dont on n'ose les accuser formellement.»