La Presse a rencontré les artistes Victor Pilon et Michel Lemieux, qui vont réaliser et produire le premier spectacle immersif du futur Planétarium de Montréal. Ils promettent une expérience astronomique émouvante et éducative.

Le nouveau planétarium ouvrira ses portes en 2013 près du Stade olympique au sein du nouvel Espace pour la vie. Maîtres ès réalisation de spectacles immersifs, Michel Lemieux et Victor Pilon doivent créer les deux premières activités du nouveau musée au coût de 903 000$ pour la Ville de Montréal.

La première sera présentée dans un théâtre multimédia et l'autre dans une grande salle d'exposition, l'Espace découverte.

Lemieux et Pilon font le tour des planétariums depuis deux ans pour trouver l'inspiration et aller au-delà de ce qui existe déjà. Pour permettre aux non-scientifiques d'apprécier l'astronomie et d'y goûter avec plaisir, ils ont collaboré avec le directeur du Planétarium, Pierre Lacombe, son directeur scientifique, Pierre Chastenay, et le spécialiste Pierre Lamontagne.

«Notre défi est de permettre à des gens qui n'ont pas l'habitude d'aller se coucher dans l'herbe à la campagne de vivre l'expérience fascinante de regarder les étoiles», dit Victor Pilon.

Le spectacle du théâtre multimédia permettra à une centaine de visiteurs (qui auront enlevé leurs souliers) de vivre ensemble une expérience immersive. L'animation contiendra des images de la Terre prises depuis des satellites, ainsi que des images astronomiques projetées sur un plafond en forme de dôme qui se poursuit comme sur la ligne d'un horizon infini.

«Cela donnera l'impression de se trouver à l'intérieur de la station spatiale internationale, dit Michel Lemieux. Les visiteurs seront installés sur un plancher réfléchissant noir, comme un lac parsemé de rochers, le ciel crépusculaire s'y réfléchissant.»

Les spectateurs se croiront dans une forêt laurentienne, entendant les bruits de la nuit, les oiseaux, les grenouilles. Puis, les lucioles se transformeront en perséides... et le voyage débutera.

«Il n'y aura pas de narrateur dans ce spectacle, dit Michel Lemieux. Les gens vont triper pendant 20 minutes. On ira dans l'espace, tout près de la Lune, comme si on était un électron libre. Puis, on traversera le Soleil, on ira sur Mars, sur Saturne, et là, on s'apercevra que les rochers sur lesquels on est assis sont les météorites de l'espace.»

Les images et les photos viendront notamment de la NASA. Des images de synthèse seraient aussi présentées, comme celles d'une collision de galaxies, réalisées par un institut de recherche français. L'activité abordera ensuite l'infiniment petit pour retourner dans le lac du début. «L'idée est de partir de l'échelle humaine, d'aller vers l'infiniment grand, et par un procédé poétique non scientifique, de revenir à notre échelle», dit Michel Lemieux.

Après ce spectacle de 20 minutes, les visiteurs se rendront sous le dôme cognitif où un animateur présentera un spectacle qui dépendra des demandes des gens, explique Michel Lemieux: «Où veux-tu aller aujourd'hui? Dans la constellation d'Orion? Vrouuuuuuuu! On y sera!»

Espace découverte

Puis, les gens passeront dans l'Espace découverte, «basé sur Stonehenge», avec des stèles multimédias interactives qui seront à la fois des bibliothèques et des parois de vaisseaux spatiaux avec écrans sphériques.

«L'actualité astronomique est tellement foisonnante que l'exposition ne peut être qu'interactive pour que le contenu soit renouvelable constamment», dit Michel Lemieux.

Un simulateur de vol dans l'espace permettra aux visiteurs de s'immerger dans la réalité des astronautes. Ils pourront visiter un laboratoire qui contiendra une collection de météorites et de fossiles.

«Afin de comprendre les environnements nécessaires pour trouver de la vie dans l'univers, il faut comprendre d'où vient la vie sur Terre», ajoute Victor Pilon.

Muséologues, entreprises spécialisées comme Go Multimédia ou Turbine, scientifiques, designers, tous vont collaborer avec les deux créateurs pour élaborer le contenu du futur Planétarium «avec poésie et notre côté patenteux québécois».

«Ces activités vont devenir un standard pour les futurs planétariums de la planète, dit Charles-Mathieu Brunelle, directeur de l'Espace pour la vie. Ces deux grands artistes apportent un vertige qui accompagnera nos activités extérieures pour donner un renom international au nouveau planétarium.»