(New York) L’État de Washington, qui abrite des usines de Boeing, a abrogé jeudi une aide fiscale au centre du conflit commercial opposant l’Union européenne aux États-Unis sur les subventions accordées à l’avionneur américain et à son rival Airbus.

Cette décision était attendue après l’introduction de cette proposition de loi par deux élus locaux, mi-février, avec le soutien de Boeing.

Ses auteurs voulaient que le texte censé résoudre, à l’avantage de Boeing, le différend commercial opposant Washington à Bruxelles, soit adopté avant le 1er avril.

Il supprime une aide, mise en place il y a 16 ans, qui réduisait de 40 % le taux d’imposition des sociétés aéronautiques basées dans cet État du nord-ouest, qui abrite les principales usines d’assemblage de Boeing à Renton (737 MAX) et à Everett (787, 777, 767, 747).

Jugée illégale par l’Union européenne, elle était au cœur de son contentieux avec les États-Unis devant l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).

Cette subvention déguisée et d’autres aides octroyées à Boeing dans l’État de Washington ont permis au constructeur aéronautique d’économiser environ 230 millions de dollars en 2018.

La nouvelle loi aligne le taux d’imposition du chiffre d’affaires de l’industrie aéronautique sur celui des autres groupes industriels.

Elle ne sera toutefois effective que si les États-Unis et l’Union européenne trouvent un accord mettant fin à leurs différends devant l’OMC au sujet des avions civils commerciaux, ont prévenu ses auteurs.

Boeing, qui était favorable à cette loi, s’est réjoui, estimant qu’elle renforçait « l’engagement » du groupe et des autorités américaines en faveur d’un « libre-échange équitable ». Cette loi « permet aux États-Unis de se conformer entièrement » aux recommandations de l’OMC, a déclaré le groupe dans un courriel.

L’avionneur américain veut éviter que l’UE impose de nouvelles taxes douanières sur ses avions importés des États-Unis à l’automne, en représailles à un relèvement à 15 % de taxes américaines sur des avions Airbus annoncé le 15 février dernier.

L’OMC avait en effet donné en octobre son autorisation définitive à Washington pour imposer des sanctions douanières sur près de 7,5 milliards de dollars de biens et services européens importés, en réponse aux subventions accordées à l’avionneur européen Airbus.

Ces taxes procèdent d’une bataille juridique entre Airbus et Boeing devant l’OMC ayant débuté il y a plus de 15 ans.