Le Dr Gaétan Barrette, président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), fustige les médecins de famille qui craignent un dérapage si on accorde des pouvoirs de prescription aux pharmaciens. Joint à Chicago, le Dr Barrette estime que la faute ultime revient au ministre de la Santé, Yves Bolduc, «un omnipraticien de profession, parce qu'il est incapable de faire travailler ses médecins sept jours sur sept, et jusqu'à 10 h le soir».

Selon le Dr Barrette, le fait que les omnipraticiens ont fermé leurs cliniques en soirée et les week-ends est la source du problème dans les soins de première ligne. «Un médecin de famille qui travaillerait autant qu'un spécialiste gagnerait le même salaire, estime-t-il. Les médecins de famille continuent de dire qu'ils ne sont pas assez nombreux, alors qu'on sait très bien qu'ils sont assez. On sait tous qu'à cause de l'indécision du gouvernement, les problèmes de première ligne vont perdurer encore au moins 15 ans.»

Le président de la FMSQ n'a aucun problème avec le fait que les pharmaciens puissent renouveler d'ordonnances, mais il estime que cela ne réglera pas le problème de l'accessibilité. Tout au plus croit-il que ces nouveaux pouvoirs seront accompagnés de nouvelles dépenses. Il affirme aussi que le gouvernement manque de gouvernance dans le dossier, comme dans d'autres.

«On a un gouvernement de lobby, qui ne répond qu'au lobby, dit le Dr Barrette. Ce n'est pas compliqué, faites le bon lobby et vous allez avoir ce que vous voulez du gouvernement. C'est le message du ministre Bolduc. On n'a qu'à voir, il a cédé pour les médicaments pour le cancer, pour la procréation assistée, et maintenant il cède aux pharmaciens. On prend toutes sortes de décisions tout croche à Québec.»