L'hôpital Maisonneuve-Rosemont ouvrira officiellement, aujourd'hui, le chantier de construction du futur Centre d'excellence de thérapie cellulaire (CETC). Ce centre est porteur d'espoir pour les patients atteints de leucémie, mais aussi pour les gens qui souffrent d'insuffisance cardiaque, d'une maladie de l'oeil ou d'un trouble orthopédique.

C'est à cet hôpital qu'on a procédé pour la première fois au Québec, il y a 30 ans, à une greffe de moelle osseuse. La patiente était une fillette atteinte d'aplasie médullaire, une maladie mortelle qui détruit les cellules sanguines. Aujourd'hui âgée de 42 ans, Sonia Sasseville, qui assistera à l'inauguration du chantier, est mère de deux enfants et infirmière dans cet hôpital. Son rétablissement spectaculaire, en 1980, a propulsé l'établissement de santé de l'est de Montréal parmi les chefs de file de la thérapie cellulaire. Ce qu'on appelle aussi la médecine régénératrice révolutionne le traitement de plusieurs maladies.

Chaque année, entre 160 et 185 patients reçoivent une greffe de cellules souches à Maisonneuve-Rosemont, notamment pour traiter la leucémie. Des essais cliniques vont maintenant bon train, en collaboration avec des chercheurs du CHUM, pour régénérer la fonction cardiaque après un infarctus. Et on peut espérer que les greffes cellulaires permettront un jour de guérir d'autres cancers, des pertes de cartilage et des maladies métaboliques comme le diabète.

Le Dr Denis Claude Roy, directeur de la recherche à Maisonneuve-Rosemont, explique que l'hôpital a déjà un laboratoire modeste, mais il n'est pas à la fine pointe et n'offre pas toutes les conditions (biosécurité) pour faire croître des cellules souches ou les manipuler. Avec le CETC, l'établissement sera doté de 13 «salles blanches» - sorte de laboratoires - où l'on pourra cultiver les cellules avec de l'équipement de pointe.

«Par exemple, on a un protocole en marche en collaboration avec la Belgique, l'Allemagne et Londres, pour procéder à des greffes entre des donneurs et des receveurs à moitié compatibles. On peut penser qu'un jour, on pourra régénérer les tissus des reins et traiter des maladies auto-immunes.»

La construction du Centre, d'une superficie de 3500m2, devrait coûter près de 20 millions et sera terminée d'ici deux ans. Les équipements seront à la disposition de tous les chercheurs du Québec, tant du réseau public que des entreprises privées. Au Canada, il n'existe qu'un autre centre aussi sophistiqué, dans la région de Toronto. La province du Québec est par ailleurs un chef de file dans la régénération de la peau des grands brûlés.

La thérapie cellulaire

La médecine régénératrice remplace des cellules endommagées (par accident, maladie ou vieillissement) par des cellules capables de réaliser les fonctions du tissu d'origine - parfois, sans même avoir à remplacer les cellules endommagées. L'injection de cellules permet donc à des tissus et à des organes de récupérer de dommages autrement irréversibles.