La Fédération des femmes du Québec (FFQ) a pris position samedi contre l'interdiction du port des signes religieux au sein de la fonction publique québécoise et des services publics québécois.

Selon la présidente de l'organisme, Michèle Asselin, si l'on interdisait ces signes religieux, les femmes déjà discriminées le seraient davantage puisque d'autres employeurs se sentiraient légitimés d'adopter la même pratique. «On ferait fausse route en interdisant à des femmes d'afficher leur liberté d'expression», a soutenu Mme Asselin, en entrevue avec La Presse Canadienne, samedi soir.

La FFQ estime que les institutions publiques québécoises doivent permettre aux usagers et à son personnel le port de signes religieux, visibles ou non. Elle soutient que la neutralité de l'Etat est basée sur les actes que celui-ci réalise et non sur l'apparence des personnes qui le composent.

La FFQ est également d'avis que cette interdiction ferait augmenter la discrimination à l'égard de femmes déjà discriminées. Cette stigmatisation provoquerait, toujours selon la FFQ, un repli identitaire qui favoriserait le maintien de traditions d'origine souvent défavorables aux femmes. Selon l'organisme, il faut plutôt prôner le processus d'intégration à la société d'accueil.

Les membres de la FFQ, qui s'étaient réunies samedi en assemblée générale spéciale, ont par ailleurs dénoncé l'obligation qui est faite aux femmes de porter des signes religieux ici et ailleurs dans le monde.

«Le port du foulard islamique peut être un instrument qui opprime les femmes», a soutenu Michèle Asselin. «Nous sommes avec elles contre cette obligation», a-t-elle ajouté.

Selon Mme Asselin, la prise de position proposée samedi par le conseil d'administration de la FFQ s'inscrit dans le cadre des discussions entourant la commission Bouchard-Taylor. Elle a indiqué que la FFQ se devait d'adopter une position claire sur ce sujet «très important».