La ministre des Transports du Québec, Julie Boulet, a demandé à l'Agence métropolitaine de transport de lui transmettre d'ici une semaine un plan d'action contenant des «mesures concrètes» pour mettre un terme aux désagréments qui affligent depuis un mois les 66 000 usagers quotidiens des trains de banlieue de la métropole.

À l'occasion du dévoilement de la programmation des travaux routiers de 2009-2010, hier, à Québec, la ministre Boulet a fait savoir qu'elle avait rencontré mercredi le président de l'AMT, Joël Gauthier, pour discuter des perturbations en série qui secouent ce réseau de transports en commun, depuis le 12 janvier dernier.

«Mme Boulet a alors demandé à M. Gauthier de lui présenter, la semaine prochaine, un plan comprenant des mesures concrètes pour améliorer le service à court et à moyen terme», a indiqué hier l'attaché de presse de la ministre, Sylvain Leclerc.

«Nous ne voulons pas commenter la situation tant que nous n'aurons pas obtenu les explications de l'AMT sur la cause de ces problèmes, a ajouté M. Leclerc à La Presse. Nous ne voulons pas non plus présumer des moyens ou des actions que l'AMT doit mettre en oeuvre pour les résoudre. Cela relève du leadership et de la responsabilité de l'AMT.»

Il s'agit du deuxième «plan de redressement» commandé par la ministre à l'AMT depuis l'entrée en vigueur du plan «d'amélioration des services» de 13,6 millions, qui prévoyait l'ajout de 76 départs par semaine sur le réseau des trains de banlieue de la métropole.

Pour des raisons qui demeurent difficiles à saisir, la mise en vigueur des nouveaux horaires «améliorés», à partir du 12 janvier, a coïncidé avec une chute brutale et sans précédent de l'indice de ponctualité des trains et des conditions de confort des passagers.

Encore hier, un problème d'ouverture des portes survenu sur la ligne de Dorion-Rigaud a forcé l'annulation du train et le transfert des passagers dans le train suivant. Les délais de 40 minutes qui en ont résulté ont entraîné des retards de 10 à 20 minutes sur les trains suivants.

Sur la ligne de Deux-Montagnes, qui est la plus constamment perturbée, et où les usagers sont unanimes pour réclamer le retour aux anciens horaires, les trains sont de plus en souvent tronqués à huit voitures de passagers au lieu de 10. L'absence de ces deux voitures prive chaque rame d'environ 20% de sa capacité, pendant les périodes de pointe.

Hier, sur la ligne de train de Blainville, la seule des cinq lignes du réseau où les services n'ont pas été modifiés par le plan d'améliorations, certaines rames étaient formées de vieilles voitures de série 1000 à un étage au lieu de voitures de série 2000 plus récentes, et surtout, plus spacieuses.

Les questions de La Presse sur la multiplication des pannes mécaniques sur trois lignes de trains, qui utilisent pourtant du matériel roulant différent, sont restées hier sans réponse.

Indécision montréalaise

La ministre Boulet a par ailleurs annoncé que son ministère investira cette année 1,1 milliard dans l'ensemble des réseaux de transports en commun de la province. Les annonces quant à l'utilisation de ces sommes seront faites ultérieurement.

Dans l'intervalle, Mme Boulet affirme avoir rencontré récemment le maire de Montréal, Gérald Tremblay, pour discuter de la mise en oeuvre des projets prévus au Plan de transport de Montréal, dont le coût est estimé à 3 milliards en 10 ans.

La ministre a invité le maire Tremblay à discuter avec ses homologues de Laval et de Longueuil, Gilles Vaillancourt et Claude Gladu, pour établir une liste des projets prioritaires susceptibles d'améliorer l'efficacité des services dans l'ensemble de la métropole.

En juin 2008, la Ville de Montréal a adopté un plan de transport qui prévoit de nombreux projets routiers d'envergure, ainsi qu'un grand nombre de projets d'infrastructures de transports collectifs.