David est en première secondaire à l'école Monseigneur-Richard, à Verdun. De son propre aveu, la drogue est très présente dans son école. À son entrée au secondaire, il y a quelques mois, David craignait de se faire offrir des substances illicites.

«Je ne savais pas comment réagir et dire non», dit le grand gaillard. Mais, dans les dernières semaines, David a suivi une formation offerte par la Fondation Jean-Lapointe. «Maintenant, je sais comment refuser. Et je sais ce que le mot «indépendant» veut dire», dit-il.

 

Dès 2012, tous les élèves de première secondaire du Québec suivront, comme David, la formation Mon indépendance, j'y tiens!, a annoncé hier la Fondation Jean-Lapointe. Le gouvernement du Québec versera 675 000$ en cinq ans à l'organisme pour sensibiliser les jeunes aux dangers de la drogue.

«Le passage du primaire au secondaire n'est pas toujours facile. Il y a des adolescents plus âgés qui n'ont pas toujours une bonne influence. La prévention demeure le meilleur moyen de s'assurer que les jeunes prendront le bon chemin», estime la ministre déléguée aux services sociaux, Lise Thériault.

De la première à la deuxième secondaire

Selon le Centre québécois de lutte aux dépendances, c'est entre la première et la deuxième année du secondaire que la consommation de drogue augmente le plus. Alors que 26% des élèves de première secondaire consomment de l'alcool, cette proportion est de 49% en deuxième année. Le nombre de consommateurs de cannabis et d'autres drogues double aussi entre la première et la deuxième années.

Simon, qui fréquente lui aussi l'école Monseigneur-Richard, voit tous les jours des vendeurs de drogue près de son école. «C'est inacceptable. La drogue, ça change les gens. Il faut dire non», dit-il.

La présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement, Chantale Longpré, reconnaît qu'il y a de la drogue dans les écoles.

«Je ne peux dire s'il y en a plus qu'avant. Mais puisqu'on constate qu'il y en a, il faut s'en occuper. D'autant plus que la drogue est liée à la persévérance scolaire.»

Mme Longpré se réjouit de cette aide en prévention de la toxicomanie venue de l'extérieur. «Il y a de l'expertise dans la communauté, note-t-elle. Les écoles ne seront pas obligées de tout réinventer. Nous ne ferons qu'ouvrir nos portes et c'est parfait comme ça!»

 

PROPORTION DE CONSOMMATEURS DANS LES ÉCOLES SECONDAIRES QUÉBÉCOISES

Alcool / Cannabis / Amphétamines et autres drogues

1re secondaire: 26% / 7% / 8%

2e secondaire: 49% / 19% / 20%

3e secondaire: 68% / 36% / 36%

4e secondaire: 79% / 41% / 42%

5e secondaire: 89% / 50% / 51%

Données fournies par le Centre québécois de lutte aux dépendances