Les 980 professeurs de l'UQAM retourneront en classe lundi de gré ou de force. À bout de patience, le gouvernement Charest déposera une loi spéciale aujourd'hui ou au plus tard dimanche si les professeurs ne s'entendent pas avec ses représentants et la direction de l'université. Un blitz de négociations avait lieu hier soir et pouvait se prolonger ce matin.

Le syndicat des professeurs et la direction de l'UQAM se disaient optimistes d'en arriver à une entente. Mais Québec se prépare au pire.

 

Les libéraux sont prêts à rappeler d'urgence les députés à l'Assemblée nationale pour une séance extraordinaire aujourd'hui ou ce week-end. Ils ne siègent ni le vendredi ni le week-end, selon l'horaire régulier de la Chambre.

Lors de la réunion du caucus libéral hier, la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a demandé à ses collègues députés «de se rendre disponibles pour revenir en Chambre vendredi (aujourd'hui) ou en fin de semaine, au besoin», a-t-on indiqué à La Presse.

Dans l'éventualité où les professeurs rejetteraient l'offre patronale aujourd'hui, une loi spéciale serait présentée à l'occasion d'une session extraordinaire afin d'imposer leurs conditions salariales et forcer leur retour au travail. Le gouvernement a recours au bâillon pour accélérer l'adoption de ce type de loi. Il veut un retour en classe lundi afin de sauver - in extremis - le trimestre de milliers d'étudiants.

Le gouvernement et la direction de l'UQAM ont déposé lundi soir une «offre finale», qui prévoit une hausse des salaires de 11% sur quatre ans et l'embauche de 145 professeurs. Mercredi, les professeurs, en grève depuis sept semaines, ont opposé trois conditions à l'acceptation de cette offre. Ils exigent entre autres que l'augmentation soit de 11% sur trois ans ou de 13% sur quatre ans, afin d'obtenir la parité salariale avec l'UQTR.

La partie patronale est-elle prête à revoir sa position? «On va discuter de cette question. On va voir. Je ne peux pas faire de commentaires», a répondu le porte-parole de l'UQAM, Daniel Hébert. La même réponse a été donnée au gouvernement, qui tient les cordons de la bourse.

Au sujet des négociations qui devaient commencer en soirée, M. Hébert a ajouté: «On veut faire le point avec le syndicat et voir si certaines choses peuvent être ajustées.» Le syndicat des professeurs était optimiste hier soir. «On a espoir d'être entendus», a dit la présidente, Michèle Nevert.

Au cours de la journée, les deux parties se sont rencontrées pour discuter de chacune des trois conditions votées par le syndicat. Ils ont d'abord eu des pourparlers - fructueux, dit-on - sur le règlement simultané de la convention collective des 27 maîtres de langue, représentés par le syndicat des professeurs. Ils devaient ensuite aborder les autres conditions: les hausses salariales et le protocole de retour au travail. Dans le dernier cas, les professeurs veulent que toutes les semaines de cours reprises leur soient payées. Cette demande poserait problème. Les négociations s'annonçaient ardues au chapitre des augmentations de salaire.

La direction de l'UQAM se dit prête pour un retour en classe lundi, qui surviendra quoi qu'il advienne des négociations. Le syndicat des professeurs, dont la convention collective est échue depuis deux ans, devait tenir son assemblée générale à partir de 10h aujourd'hui, mais cette assemblée a été reportée à 13h puisque les négociations se poursuivent.