Pauline Marois a retenu ses coups envers Gilles Duceppe, dimanche, au lendemain de révélations incriminantes pour l'ancien chef du Bloc et a réitéré qu'elle était prête à l'accueillir au sein du Parti québécois.

Samedi, le quotidien La Presse rapportait que le directeur général du Bloc québécois de 2004 à 2011 était rémunéré à même les fonds publics. Il s'agit d'une apparente contravention aux règles de la Chambre des communes, ont soutenu unanimement les autres partis fédéraux.

Dimanche, la chef souverainiste a refusé d'attaquer directement M. Duceppe, affirmant que son rival était innocent jusqu'à preuve du contraire.

«Je connais Gilles Duceppe comme un homme intègre et qui agit de bonne foi», a-t-elle affirmé devant les journalistes, complimentant l'homme qui ne cache plus sa volonté de prendre la tête du PQ. «Tant qu'on ne me fait pas la démonstration que quelqu'un est coupable, je considère qu'il est innocent.»

La chef du Parti québécois a même renouvelé son invitation à l'ancien homme fort du Québec à Ottawa, en lui demandant de s'impliquer au sein de sa formation politique

«L'offre tient toujours, a-t-elle affirmé. Que M. Duceppe se joigne à nos forces, puisqu'on n'est jamais plus fort que lorsque nous sommes unis. Les souverainistes ont besoin de s'unir derrière notre objectif, qui est de se donner un pays.»

Pauline Marois a laissé entendre qu'elle n'avait pas été informée de la situation avant samedi, notamment parce qu'elle ne s'était jamais intéressée aux finances du Bloc québécois ou au personnel de M. Duceppe. François Leblanc, l'ancien chef de cabinet de Gilles Duceppe, avait fait valoir samedi que la situation était de «notoriété publique».

«Je mène ma barque et ça me suffit», a-t-elle plaidé. Quant à sa formation politique, aucun employé du parti n'est rémunéré à même des fonds publics, a assuré Pauline Marois.

À une semaine d'un conseil national du Parti québécois qui promet d'être agité, Mme Marois s'est dite sereine, mais combative. Elle a réitéré qu'elle s'en remettait à la volonté des militants quant à la tenue d'un nouveau vote de confiance, soulignant toutefois qu'elle avait gagné celui du printemps dernier haut la main.

Un nouveau candidat au PQ

La leader souverainiste était de passage à Montréal pour annoncer que le Dr Réjean Hébert portera les couleurs du PQ à l'occasion des prochaines élections. L'ex-doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke s'est déjà présenté sous la bannière péquiste, en 2008, dans le comté de Saint-François, en Estrie. Il s'était alors incliné contre la ministre Monique Gagnon-Tremblay par 1346 voix.

En conférence de presse, Pauline Marois a vanté les qualités de cette candidature «de prestige».

«Depuis 25 ans, il place les aînés au coeur de son travail et de ses préoccupations», a-t-elle affirmé, ajoutant que le maintien à domicile des personnes âgées constituerait l'une des grandes priorités d'un futur gouvernement péquiste. Mme Marois en a profité pour décocher une flèche à François Legault, qui place la rémunération des docteurs avant les soins à domicile, a-t-elle plaidé.

La semaine dernière, la chef péquiste avait recruté l'écologiste et ancien candidat néo-démocrate Daniel Breton.

En pleine tourmente sur son leadership, la chef du Parti québécois Pauline Marois poursuit ainsi sa démonstration de force et d'établir sa mainmise sur sa formation. Elle fera une allocution lundi à l'Université de Montréal afin d'effectuer «une annonce importante», a annoncé le parti, a annoncé dimanche la formation politique.