Québec accueillera un peu moins d'immigrants pour les trois prochaines années. Pour la période 2012-2015, la cible annuelle sera entre 51 200 et 53 800. On projette d'en recevoir entre 52 400 et 55 000 en 2011. Le tiers d'entre eux ne maîtriseront pas le français à leur arrivée.

La ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Kathleen Weil, a dévoilé hier son plan d'immigration. Il contribuera «au dynamisme économique» et à «l'enrichissement du patrimoine socioculturel», a-t-elle affirmé.

Le plan contient plusieurs légers ajustements. La part d'immigrants connaissant le français passera de 62% à 64%. La part de l'immigration économique passera quant à elle de 65% à 70%. On demandera aussi aux travailleurs qualifiés de mieux connaître le français. Enfin, il y aura 50%, et non pas 48%, des immigrants travailleurs qualifiés qui devront détenir une formation professionnelle correspondant aux besoins du marché du travail.

Le patronat satisfait

La Fédération des chambres de commerce du Québec s'est dite «satisfaite» que la ministre ait choisi de faire concorder l'immigration et les besoins en main-d'oeuvre. «Cette approche nous paraît préférable à un recrutement basé sur les connaissances linguistiques», estime sa présidente, Françoise Bertrand. Le Conseil du patronat salue aussi ces mesures. Il demande toutefois à la ministre Weil d'accompagner son plan de mesures pour mieux intégrer et reconnaître les compétences des immigrants. Il aurait aussi voulu qu'on augmente la proportion d'immigrants investisseurs.

Le PQ ne se prononce pas sur le nombre d'immigrants. «Ce qu'on critique, par contre, c'est le manque de places dans les cours de francisation, et le manque de mesures pour vérifier qu'on réussit bien à franciser les nouveaux arrivants», dit son porte-parole en matière d'immigration et de langue, Yves-François Blanchet. En commission parlementaire, le Conseil supérieur de la langue française avait aussi critiqué le manque d'offre en francisation.

M. Blanchet accuse la ministre de «seulement avoir écouté les milieux économiques». Selon lui, les nouveaux arrivants en seront les premières victimes, car on ne leur donnera pas tous les outils pour bien s'intégrer.

Le quart des nouveaux arrivants proviendront d'Asie, un autre quart d'Amérique (dont plusieurs d'Haïti) et près du tiers proviendront d'Afrique (surtout du Maghreb). Le reste viendra d'Europe.