L'ancien patron de la Standard Life Claude Garcia tourne le dos au Parti libéral et devient le nouveau président de la commission politique de l'ADQ.

M. Garcia a confirmé à La Presse cette information d'abord lancée sur Twitter par l'animateur de radio Dominic Maurais. «Je ne suis pas le seul à avoir quitté le Parti libéral, j'ai des amis qui sont partis aussi, a affirmé M. Garcia. Écoutez, c'est ça, la réalité: il y a eu des promesses qui ont été faites et qui n'ont pas été tenues. On avait promis de faire la réingénierie de l'État, mais on n'a pratiquement rien fait. Regardez le nombre d'organismes au Québec. C'est tellement gros! Et les sociétés d'État sont mal gérées.»

Claude Garcia a versé plus de 16 000$ à la caisse libérale de 2000 à 2008. Il était un fidèle du PLQ depuis longtemps: il avait porté les couleurs du parti aux élections de 1980, contre Jean Garon dans Lévis.

Mais aujourd'hui, M. Garcia ne croit plus au gouvernement libéral. Il lui fait une série de reproches, dont celui d'avoir «scrapé» la création de partenariats public-privé (PPP). Il a présidé le conseil d'administration de l'Agence des PPP, à l'invitation de la ministre Monique Jérôme-Forget. Il a quitté son poste en 2009, «déçu de la façon dont les choses ont viré».

«En Ontario, il y a une dizaine d'hôpitaux qui sont construits en PPP. Et nous autres, on fait un grand débat de société pour savoir si on devrait construite le CHUM en PPP ou non... Il y a un manque de leadership à Québec», estime M. Garcia, chercheur affilié à l'Institut économique de Montréal et administrateur de plusieurs sociétés.

Il s'insurge contre la décision du gouvernement d'accorder sans appel d'offres le contrat des wagons du métro de Montréal à Bombardier-Alstom. «Ça va coûter 500 millions de trop aux contribuables! a-t-il lancé. C'est contre tout ça que j'en ai. Je cherchais un parti politique qui était prêt à défendre les contribuables du Québec. Je pense que Gérard Deltell a montré qu'il est capable de le faire. (...) Par exemple, il a eu le courage de venir à Montréal pour demander pourquoi on dépenserait 300 millions dans un nouveau toit pour le Stade olympique.» Claude Garcia a contribué dans les coulisses à l'organisation du congrès de l'ADQ l'automne dernier.

En 2009, il a publié une étude préconisant la privatisation d'Hydro-Québec. L'ADQ s'était déjà prononcée en faveur d'une privatisation partielle.

Toujours en 2009, à la suite des pertes historiques de la Caisse de dépôt et placement, le gouvernement Charest n'a pas renouvelé le mandat de Claude Garcia - comme celui de plusieurs autres - à titre de membre du conseil d'administration. Il présidait le comité de vérification. L'ADQ avait condamné la gestion de la direction de la Caisse à la suite de la divulgation des résultats.